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Chapitre I

L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER

NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS

DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT

BIBLIOTHÈQUE SONORE

Mentor : une éducation à la vertu

1.3.2.2. Mentor : une éducation à la vertu

Comment les auteurs classiques représentent-ils les précepteurs ? Dans ses Aventures de Télémaque (1699), roman d’apprentissage jouissant d’un succès inouï pendant deux siècles, Fénelon développe particulièrement le personnage de Mentor, emprunté à l’Odyssée. Le nom propre de ce personnage de fiction deviendra d’ailleurs un nom commun au cours du XVIIIe siècle.

Chez Homère, Mentor servait déjà de précepteur à Télémaque et l’incitait à se mettre en quête de son père Ulysse au moment où les prétendants pressaient Pénélope de se choisir un nouvel époux. Fénelon, lui, écrit son roman pour le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV destiné à régner, ainsi que pour ses jeunes frères dont il a aussi la charge en tant que précepteur.

Fénelon continue la tradition du « miroir des princes ». Son roman transforme le périple de Télémaque à la recherche de son père en un itinéraire le rendant digne de la royauté. Cela va de pair avec un apprentissage de la vertu : le lecteur saura décoder les allusions à la culture antique païenne, qui sont à transposer vers les valeurs et le monde chrétiens.

Mentor joue donc un rôle essentiel, celui de guide promouvant les valeurs que doit porter un roi selon Fénelon. La première de ces valeurs est la paix. Mentor vient aussi apporter son aide quand il s’agit d’édicter des lois et des règlements. Il ne manque pas, dans ses prescriptions, de faire une place précise à la culture et aux beaux-arts. Enfin, il protège Télémaque et lui apporte son aide, comme la déesse de la sagesse Minerve-Athéna le faisait pour son père dans l’Odyssée. Mais avec lui, la sagesse devient aussi morale et spirituelle et il finit par révéler son identité divine à son élève.

Qui est véritablement Mentor : un ancien plein de sagesse ? Un précepteur modèle ? Un père de substitution ? Un peu tout cela. Sous ses habits de sage vieillard, Mentor ne manque pas d’énergie. Il joue, certes, du fait de l’absence d’Ulysse, un rôle de substitut paternel, mais son affection pour son élève demeure discrète. Ses conseils bienveillants font parfois place à des remontrances et il lui arrive d’imposer des frustrations dans l’immédiat.

Ainsi, au début du roman, quand les habitants de la Crète proposent à Télémaque de devenir leur souverain, Mentor empêche son élève, à vrai dire flatté et assez tenté, d’accepter cette proposition qui le détournerait de sa double quête : partir à la recherche de son père Ulysse et conquérir le trône d’Ithaque. Et c’est même en utilisant la force que Mentor évacue Télémaque de l’île de Calypso où la passion amoureuse pour une nymphe risquait de lui faire oublier sa mission.

Au bout de cette éducation, l’élève devra être en mesure de réfléchir, d’appliquer et de tenir seul. N’est-ce pas là, en fin de compte, le but de toute éducation ? Ainsi, certains épisodes mettent en scène une séparation de l’élève et du maître, d’abord accidentelle et douloureuse, puis – un peu plus loin dans le roman et dans la progression du jeune homme – volontaire et mieux réfléchie. Malgré les erreurs commises en ces occasions, se met doucement en place un apprentissage de l’autonomie. C’est la disparition du précepteur qui est ainsi programmée.

Mentor : une éducation à la vertu

1.3.2.2. Mentor : une éducation à la vertu

Comment les auteurs classiques représentent-ils les précepteurs ? Dans ses Aventures de Télémaque (1699), roman d’apprentissage jouissant d’un succès inouï pendant deux siècles, Fénelon développe particulièrement le personnage de Mentor, emprunté à l’Odyssée. Le nom propre de ce personnage de fiction deviendra d’ailleurs un nom commun au cours du XVIIIe siècle.

Chez Homère, Mentor servait déjà de précepteur à Télémaque et l’incitait à se mettre en quête de son père Ulysse au moment où les prétendants pressaient Pénélope de se choisir un nouvel époux. Fénelon, lui, écrit son roman pour le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV destiné à régner, ainsi que pour ses jeunes frères dont il a aussi la charge en tant que précepteur.

Fénelon continue la tradition du « miroir des princes ». Son roman transforme le périple de Télémaque à la recherche de son père en un itinéraire le rendant digne de la royauté. Cela va de pair avec un apprentissage de la vertu : le lecteur saura décoder les allusions à la culture antique païenne, qui sont à transposer vers les valeurs et le monde chrétiens.

Mentor joue donc un rôle essentiel, celui de guide promouvant les valeurs que doit porter un roi selon Fénelon. La première de ces valeurs est la paix. Mentor vient aussi apporter son aide quand il s’agit d’édicter des lois et des règlements. Il ne manque pas, dans ses prescriptions, de faire une place précise à la culture et aux beaux-arts. Enfin, il protège Télémaque et lui apporte son aide, comme la déesse de la sagesse Minerve-Athéna le faisait pour son père dans l’Odyssée. Mais avec lui, la sagesse devient aussi morale et spirituelle et il finit par révéler son identité divine à son élève.

Qui est véritablement Mentor : un ancien plein de sagesse ? Un précepteur modèle ? Un père de substitution ? Un peu tout cela. Sous ses habits de sage vieillard, Mentor ne manque pas d’énergie. Il joue, certes, du fait de l’absence d’Ulysse, un rôle de substitut paternel, mais son affection pour son élève demeure discrète. Ses conseils bienveillants font parfois place à des remontrances et il lui arrive d’imposer des frustrations dans l’immédiat.

Ainsi, au début du roman, quand les habitants de la Crète proposent à Télémaque de devenir leur souverain, Mentor empêche son élève, à vrai dire flatté et assez tenté, d’accepter cette proposition qui le détournerait de sa double quête : partir à la recherche de son père Ulysse et conquérir le trône d’Ithaque. Et c’est même en utilisant la force que Mentor évacue Télémaque de l’île de Calypso où la passion amoureuse pour une nymphe risquait de lui faire oublier sa mission.

Au bout de cette éducation, l’élève devra être en mesure de réfléchir, d’appliquer et de tenir seul. N’est-ce pas là, en fin de compte, le but de toute éducation ? Ainsi, certains épisodes mettent en scène une séparation de l’élève et du maître, d’abord accidentelle et douloureuse, puis – un peu plus loin dans le roman et dans la progression du jeune homme – volontaire et mieux réfléchie. Malgré les erreurs commises en ces occasions, se met doucement en place un apprentissage de l’autonomie. C’est la disparition du précepteur qui est ainsi programmée.

Mentor : une éducation à la vertu

1.3.2.2. Mentor : une éducation à la vertu

Comment les auteurs classiques représentent-ils les précepteurs ? Dans ses Aventures de Télémaque (1699), roman d’apprentissage jouissant d’un succès inouï pendant deux siècles, Fénelon développe particulièrement le personnage de Mentor, emprunté à l’Odyssée. Le nom propre de ce personnage de fiction deviendra d’ailleurs un nom commun au cours du XVIIIe siècle.

Chez Homère, Mentor servait déjà de précepteur à Télémaque et l’incitait à se mettre en quête de son père Ulysse au moment où les prétendants pressaient Pénélope de se choisir un nouvel époux. Fénelon, lui, écrit son roman pour le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV destiné à régner, ainsi que pour ses jeunes frères dont il a aussi la charge en tant que précepteur.

Fénelon continue la tradition du « miroir des princes ». Son roman transforme le périple de Télémaque à la recherche de son père en un itinéraire le rendant digne de la royauté. Cela va de pair avec un apprentissage de la vertu : le lecteur saura décoder les allusions à la culture antique païenne, qui sont à transposer vers les valeurs et le monde chrétiens.

Mentor joue donc un rôle essentiel, celui de guide promouvant les valeurs que doit porter un roi selon Fénelon. La première de ces valeurs est la paix. Mentor vient aussi apporter son aide quand il s’agit d’édicter des lois et des règlements. Il ne manque pas, dans ses prescriptions, de faire une place précise à la culture et aux beaux-arts. Enfin, il protège Télémaque et lui apporte son aide, comme la déesse de la sagesse Minerve-Athéna le faisait pour son père dans l’Odyssée. Mais avec lui, la sagesse devient aussi morale et spirituelle et il finit par révéler son identité divine à son élève.

Qui est véritablement Mentor : un ancien plein de sagesse ? Un précepteur modèle ? Un père de substitution ? Un peu tout cela. Sous ses habits de sage vieillard, Mentor ne manque pas d’énergie. Il joue, certes, du fait de l’absence d’Ulysse, un rôle de substitut paternel, mais son affection pour son élève demeure discrète. Ses conseils bienveillants font parfois place à des remontrances et il lui arrive d’imposer des frustrations dans l’immédiat.

Ainsi, au début du roman, quand les habitants de la Crète proposent à Télémaque de devenir leur souverain, Mentor empêche son élève, à vrai dire flatté et assez tenté, d’accepter cette proposition qui le détournerait de sa double quête : partir à la recherche de son père Ulysse et conquérir le trône d’Ithaque. Et c’est même en utilisant la force que Mentor évacue Télémaque de l’île de Calypso où la passion amoureuse pour une nymphe risquait de lui faire oublier sa mission.

Au bout de cette éducation, l’élève devra être en mesure de réfléchir, d’appliquer et de tenir seul. N’est-ce pas là, en fin de compte, le but de toute éducation ? Ainsi, certains épisodes mettent en scène une séparation de l’élève et du maître, d’abord accidentelle et douloureuse, puis – un peu plus loin dans le roman et dans la progression du jeune homme – volontaire et mieux réfléchie. Malgré les erreurs commises en ces occasions, se met doucement en place un apprentissage de l’autonomie. C’est la disparition du précepteur qui est ainsi programmée.

Mentor : une éducation à la vertu

1.3.2.2. Mentor : une éducation à la vertu

Comment les auteurs classiques représentent-ils les précepteurs ? Dans ses Aventures de Télémaque (1699), roman d’apprentissage jouissant d’un succès inouï pendant deux siècles, Fénelon développe particulièrement le personnage de Mentor, emprunté à l’Odyssée. Le nom propre de ce personnage de fiction deviendra d’ailleurs un nom commun au cours du XVIIIe siècle.

Chez Homère, Mentor servait déjà de précepteur à Télémaque et l’incitait à se mettre en quête de son père Ulysse au moment où les prétendants pressaient Pénélope de se choisir un nouvel époux. Fénelon, lui, écrit son roman pour le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV destiné à régner, ainsi que pour ses jeunes frères dont il a aussi la charge en tant que précepteur.

Fénelon continue la tradition du « miroir des princes ». Son roman transforme le périple de Télémaque à la recherche de son père en un itinéraire le rendant digne de la royauté. Cela va de pair avec un apprentissage de la vertu : le lecteur saura décoder les allusions à la culture antique païenne, qui sont à transposer vers les valeurs et le monde chrétiens.

Mentor joue donc un rôle essentiel, celui de guide promouvant les valeurs que doit porter un roi selon Fénelon. La première de ces valeurs est la paix. Mentor vient aussi apporter son aide quand il s’agit d’édicter des lois et des règlements. Il ne manque pas, dans ses prescriptions, de faire une place précise à la culture et aux beaux-arts. Enfin, il protège Télémaque et lui apporte son aide, comme la déesse de la sagesse Minerve-Athéna le faisait pour son père dans l’Odyssée. Mais avec lui, la sagesse devient aussi morale et spirituelle et il finit par révéler son identité divine à son élève.

Qui est véritablement Mentor : un ancien plein de sagesse ? Un précepteur modèle ? Un père de substitution ? Un peu tout cela. Sous ses habits de sage vieillard, Mentor ne manque pas d’énergie. Il joue, certes, du fait de l’absence d’Ulysse, un rôle de substitut paternel, mais son affection pour son élève demeure discrète. Ses conseils bienveillants font parfois place à des remontrances et il lui arrive d’imposer des frustrations dans l’immédiat.

Ainsi, au début du roman, quand les habitants de la Crète proposent à Télémaque de devenir leur souverain, Mentor empêche son élève, à vrai dire flatté et assez tenté, d’accepter cette proposition qui le détournerait de sa double quête : partir à la recherche de son père Ulysse et conquérir le trône d’Ithaque. Et c’est même en utilisant la force que Mentor évacue Télémaque de l’île de Calypso où la passion amoureuse pour une nymphe risquait de lui faire oublier sa mission.

Au bout de cette éducation, l’élève devra être en mesure de réfléchir, d’appliquer et de tenir seul. N’est-ce pas là, en fin de compte, le but de toute éducation ? Ainsi, certains épisodes mettent en scène une séparation de l’élève et du maître, d’abord accidentelle et douloureuse, puis – un peu plus loin dans le roman et dans la progression du jeune homme – volontaire et mieux réfléchie. Malgré les erreurs commises en ces occasions, se met doucement en place un apprentissage de l’autonomie. C’est la disparition du précepteur qui est ainsi programmée.