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Chapitre III

L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER

NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS

DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT

BIBLIOTHÈQUE SONORE

Pierre-Daniel Huet, précepteur du dauphin

3.14 Huet

Né en 1630 à Caen, Pierre-Daniel Huet, devenu tardivement homme d’Église, est un savant qui, dans la lignée des humanistes, s’intéresse à de très nombreux domaines de la connaissance, qu’il s’agisse de l’histoire, de la géographie, des lettres ou encore des sciences, par exemple la physique ou l’anatomie : sa myopie l’amène à se consacrer tout particulièrement à la dissection des yeux…

Philologue, il s’initie aux langues, travaille sur les textes anciens et les annote, recherche les réflexions d’autres savants sur ces mêmes auteurs et s’efforce d’acquérir leurs exemplaires dont il convoite les marginalia, ces annotations qu’ils ont ajoutées dans les marges des ouvrages.

Figure incontournable de la République des Lettres, il séjourne un moment à la cour de Christine de Suède et entretient des correspondances avec de nombreux savants en France et en Europe sans reculer devant les controverses. Il devient membre de l’Académie française en 1674. Dans les mémoires qu’il écrit en 1718 à la fin de sa longue vie, l’on peut mesurer à travers lui combien a pu persister au long du XVIIe siècle le modèle de l’amitié humaniste.

C’est donc un excellent connaisseur des auteurs de l’Antiquité qui est choisi en lui quand, en 1670, il est appelé à participer à l’éducation du dauphin, fils aîné de Louis XIV, par le duc de Montausier qui en est le gouverneur. Pour encadrer le dauphin, toute une équipe est mise en place sous la conduite du duc de Montausier. Tandis que le gouverneur est chargé d’apprendre au Roi le métier des armes et de la stratégie politique et militaire, la formation de l’esprit est assurée par un précepteur, Bossuet, assisté de deux sous-précepteurs, dont Huet, et de maîtres chargés d’enseignements plus ponctuels. Choisis au départ pour leurs compétences, mais aussi pour préserver les équilibres entre les clans de la cour, ceux qui participent à cette éducation ont su s’entendre et collaborer autour du dauphin. Sous l’égide de Bossuet et d’un groupe appelé le Petit Concile, ce travail d’équipe s’inscrit à la fois dans le cadre d’un programme éducatif réfléchi, mais plus largement dans un projet de rechristianisation du pays : la formation du souverain sera celle d’un prince chrétien.

Pendant plusieurs années, Huet, qui ne saurait délaisser ses études de plus en plus marquées par une dimension religieuse, poursuit en parallèle ses leçons à son royal élève et ses travaux personnels : il dédie d’ailleurs sa Demonstratio evangelica (Démonstration évangélique) au Dauphin en 1679.

Homme de cabinet, Huet fréquente aussi le monde et mesure les changements dans le domaine de la culture chez les courtisans qu’il côtoie. À la demande du duc de Montausier, il entreprend un nouveau travail d’équipe avec d’autres savants, l’élaboration de la collection « à l’usage du Dauphin » (Ad usum Delphini). L’objectif est de renouveler l’accès aux textes de l’Antiquité au moyen de commentaires facilitant une compréhension autonome par des gens cultivés sans être érudits. Cette entreprise de vulgarisation s’adresse autant au dauphin qu’à une élite mondaine et montre où se situe l’éducation d’un prince : former au métier de roi, c’est moins former un savant qu’un homme qui partage avec ses sujets une culture commune ancrée dans l’Antiquité.

Les équipes choisies pour encadrer les études des différents princes au fil du XVIIe siècle confirment le maintien d’une prédilection pour les Anciens, au moment même où enfle la Querelle des Anciens et des Modernes. Mais pour Huet, ce maintien n’est pas crispation : à la fin de sa vie, marqué par les évolutions de son époque, il témoigne lui-même de son éloignement par rapport aux pratiques trop érudites de la philologie.

Pierre-Daniel Huet, précepteur du dauphin

3.14 Huet

Né en 1630 à Caen, Pierre-Daniel Huet, devenu tardivement homme d’Église, est un savant qui, dans la lignée des humanistes, s’intéresse à de très nombreux domaines de la connaissance, qu’il s’agisse de l’histoire, de la géographie, des lettres ou encore des sciences, par exemple la physique ou l’anatomie : sa myopie l’amène à se consacrer tout particulièrement à la dissection des yeux…

Philologue, il s’initie aux langues, travaille sur les textes anciens et les annote, recherche les réflexions d’autres savants sur ces mêmes auteurs et s’efforce d’acquérir leurs exemplaires dont il convoite les marginalia, ces annotations qu’ils ont ajoutées dans les marges des ouvrages.

Figure incontournable de la République des Lettres, il séjourne un moment à la cour de Christine de Suède et entretient des correspondances avec de nombreux savants en France et en Europe sans reculer devant les controverses. Il devient membre de l’Académie française en 1674. Dans les mémoires qu’il écrit en 1718 à la fin de sa longue vie, l’on peut mesurer à travers lui combien a pu persister au long du XVIIe siècle le modèle de l’amitié humaniste.

C’est donc un excellent connaisseur des auteurs de l’Antiquité qui est choisi en lui quand, en 1670, il est appelé à participer à l’éducation du dauphin, fils aîné de Louis XIV, par le duc de Montausier qui en est le gouverneur. Pour encadrer le dauphin, toute une équipe est mise en place sous la conduite du duc de Montausier. Tandis que le gouverneur est chargé d’apprendre au Roi le métier des armes et de la stratégie politique et militaire, la formation de l’esprit est assurée par un précepteur, Bossuet, assisté de deux sous-précepteurs, dont Huet, et de maîtres chargés d’enseignements plus ponctuels. Choisis au départ pour leurs compétences, mais aussi pour préserver les équilibres entre les clans de la cour, ceux qui participent à cette éducation ont su s’entendre et collaborer autour du dauphin. Sous l’égide de Bossuet et d’un groupe appelé le Petit Concile, ce travail d’équipe s’inscrit à la fois dans le cadre d’un programme éducatif réfléchi, mais plus largement dans un projet de rechristianisation du pays : la formation du souverain sera celle d’un prince chrétien.

Pendant plusieurs années, Huet, qui ne saurait délaisser ses études de plus en plus marquées par une dimension religieuse, poursuit en parallèle ses leçons à son royal élève et ses travaux personnels : il dédie d’ailleurs sa Demonstratio evangelica (Démonstration évangélique) au Dauphin en 1679.

Homme de cabinet, Huet fréquente aussi le monde et mesure les changements dans le domaine de la culture chez les courtisans qu’il côtoie. À la demande du duc de Montausier, il entreprend un nouveau travail d’équipe avec d’autres savants, l’élaboration de la collection « à l’usage du Dauphin » (Ad usum Delphini). L’objectif est de renouveler l’accès aux textes de l’Antiquité au moyen de commentaires facilitant une compréhension autonome par des gens cultivés sans être érudits. Cette entreprise de vulgarisation s’adresse autant au dauphin qu’à une élite mondaine et montre où se situe l’éducation d’un prince : former au métier de roi, c’est moins former un savant qu’un homme qui partage avec ses sujets une culture commune ancrée dans l’Antiquité.

Les équipes choisies pour encadrer les études des différents princes au fil du XVIIe siècle confirment le maintien d’une prédilection pour les Anciens, au moment même où enfle la Querelle des Anciens et des Modernes. Mais pour Huet, ce maintien n’est pas crispation : à la fin de sa vie, marqué par les évolutions de son époque, il témoigne lui-même de son éloignement par rapport aux pratiques trop érudites de la philologie.

Pierre-Daniel Huet, précepteur du dauphin

3.14 Huet

Né en 1630 à Caen, Pierre-Daniel Huet, devenu tardivement homme d’Église, est un savant qui, dans la lignée des humanistes, s’intéresse à de très nombreux domaines de la connaissance, qu’il s’agisse de l’histoire, de la géographie, des lettres ou encore des sciences, par exemple la physique ou l’anatomie : sa myopie l’amène à se consacrer tout particulièrement à la dissection des yeux…

Philologue, il s’initie aux langues, travaille sur les textes anciens et les annote, recherche les réflexions d’autres savants sur ces mêmes auteurs et s’efforce d’acquérir leurs exemplaires dont il convoite les marginalia, ces annotations qu’ils ont ajoutées dans les marges des ouvrages.

Figure incontournable de la République des Lettres, il séjourne un moment à la cour de Christine de Suède et entretient des correspondances avec de nombreux savants en France et en Europe sans reculer devant les controverses. Il devient membre de l’Académie française en 1674. Dans les mémoires qu’il écrit en 1718 à la fin de sa longue vie, l’on peut mesurer à travers lui combien a pu persister au long du XVIIe siècle le modèle de l’amitié humaniste.

C’est donc un excellent connaisseur des auteurs de l’Antiquité qui est choisi en lui quand, en 1670, il est appelé à participer à l’éducation du dauphin, fils aîné de Louis XIV, par le duc de Montausier qui en est le gouverneur. Pour encadrer le dauphin, toute une équipe est mise en place sous la conduite du duc de Montausier. Tandis que le gouverneur est chargé d’apprendre au Roi le métier des armes et de la stratégie politique et militaire, la formation de l’esprit est assurée par un précepteur, Bossuet, assisté de deux sous-précepteurs, dont Huet, et de maîtres chargés d’enseignements plus ponctuels. Choisis au départ pour leurs compétences, mais aussi pour préserver les équilibres entre les clans de la cour, ceux qui participent à cette éducation ont su s’entendre et collaborer autour du dauphin. Sous l’égide de Bossuet et d’un groupe appelé le Petit Concile, ce travail d’équipe s’inscrit à la fois dans le cadre d’un programme éducatif réfléchi, mais plus largement dans un projet de rechristianisation du pays : la formation du souverain sera celle d’un prince chrétien.

Pendant plusieurs années, Huet, qui ne saurait délaisser ses études de plus en plus marquées par une dimension religieuse, poursuit en parallèle ses leçons à son royal élève et ses travaux personnels : il dédie d’ailleurs sa Demonstratio evangelica (Démonstration évangélique) au Dauphin en 1679.

Homme de cabinet, Huet fréquente aussi le monde et mesure les changements dans le domaine de la culture chez les courtisans qu’il côtoie. À la demande du duc de Montausier, il entreprend un nouveau travail d’équipe avec d’autres savants, l’élaboration de la collection « à l’usage du Dauphin » (Ad usum Delphini). L’objectif est de renouveler l’accès aux textes de l’Antiquité au moyen de commentaires facilitant une compréhension autonome par des gens cultivés sans être érudits. Cette entreprise de vulgarisation s’adresse autant au dauphin qu’à une élite mondaine et montre où se situe l’éducation d’un prince : former au métier de roi, c’est moins former un savant qu’un homme qui partage avec ses sujets une culture commune ancrée dans l’Antiquité.

Les équipes choisies pour encadrer les études des différents princes au fil du XVIIe siècle confirment le maintien d’une prédilection pour les Anciens, au moment même où enfle la Querelle des Anciens et des Modernes. Mais pour Huet, ce maintien n’est pas crispation : à la fin de sa vie, marqué par les évolutions de son époque, il témoigne lui-même de son éloignement par rapport aux pratiques trop érudites de la philologie.

Pierre-Daniel Huet, précepteur du dauphin

3.14 Huet

Né en 1630 à Caen, Pierre-Daniel Huet, devenu tardivement homme d’Église, est un savant qui, dans la lignée des humanistes, s’intéresse à de très nombreux domaines de la connaissance, qu’il s’agisse de l’histoire, de la géographie, des lettres ou encore des sciences, par exemple la physique ou l’anatomie : sa myopie l’amène à se consacrer tout particulièrement à la dissection des yeux…

Philologue, il s’initie aux langues, travaille sur les textes anciens et les annote, recherche les réflexions d’autres savants sur ces mêmes auteurs et s’efforce d’acquérir leurs exemplaires dont il convoite les marginalia, ces annotations qu’ils ont ajoutées dans les marges des ouvrages.

Figure incontournable de la République des Lettres, il séjourne un moment à la cour de Christine de Suède et entretient des correspondances avec de nombreux savants en France et en Europe sans reculer devant les controverses. Il devient membre de l’Académie française en 1674. Dans les mémoires qu’il écrit en 1718 à la fin de sa longue vie, l’on peut mesurer à travers lui combien a pu persister au long du XVIIe siècle le modèle de l’amitié humaniste.

C’est donc un excellent connaisseur des auteurs de l’Antiquité qui est choisi en lui quand, en 1670, il est appelé à participer à l’éducation du dauphin, fils aîné de Louis XIV, par le duc de Montausier qui en est le gouverneur. Pour encadrer le dauphin, toute une équipe est mise en place sous la conduite du duc de Montausier. Tandis que le gouverneur est chargé d’apprendre au Roi le métier des armes et de la stratégie politique et militaire, la formation de l’esprit est assurée par un précepteur, Bossuet, assisté de deux sous-précepteurs, dont Huet, et de maîtres chargés d’enseignements plus ponctuels. Choisis au départ pour leurs compétences, mais aussi pour préserver les équilibres entre les clans de la cour, ceux qui participent à cette éducation ont su s’entendre et collaborer autour du dauphin. Sous l’égide de Bossuet et d’un groupe appelé le Petit Concile, ce travail d’équipe s’inscrit à la fois dans le cadre d’un programme éducatif réfléchi, mais plus largement dans un projet de rechristianisation du pays : la formation du souverain sera celle d’un prince chrétien.

Pendant plusieurs années, Huet, qui ne saurait délaisser ses études de plus en plus marquées par une dimension religieuse, poursuit en parallèle ses leçons à son royal élève et ses travaux personnels : il dédie d’ailleurs sa Demonstratio evangelica (Démonstration évangélique) au Dauphin en 1679.

Homme de cabinet, Huet fréquente aussi le monde et mesure les changements dans le domaine de la culture chez les courtisans qu’il côtoie. À la demande du duc de Montausier, il entreprend un nouveau travail d’équipe avec d’autres savants, l’élaboration de la collection « à l’usage du Dauphin » (Ad usum Delphini). L’objectif est de renouveler l’accès aux textes de l’Antiquité au moyen de commentaires facilitant une compréhension autonome par des gens cultivés sans être érudits. Cette entreprise de vulgarisation s’adresse autant au dauphin qu’à une élite mondaine et montre où se situe l’éducation d’un prince : former au métier de roi, c’est moins former un savant qu’un homme qui partage avec ses sujets une culture commune ancrée dans l’Antiquité.

Les équipes choisies pour encadrer les études des différents princes au fil du XVIIe siècle confirment le maintien d’une prédilection pour les Anciens, au moment même où enfle la Querelle des Anciens et des Modernes. Mais pour Huet, ce maintien n’est pas crispation : à la fin de sa vie, marqué par les évolutions de son époque, il témoigne lui-même de son éloignement par rapport aux pratiques trop érudites de la philologie.