Chapitre I
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
Le parler bref convient à vérité. Éduquer avec les Quatrains moraux de Pibrac
Quels courts poèmes donnait-on à apprendre par cœur aux petits Français du XVIIe siècle ? Des strophes rythmées et rimées dans lesquelles s’exprimait une sagesse immémoriale et impersonnelle, des sortes de proverbes poétiques pleins de leçons utiles sur la conduite de la vie :
Parler beaucoup on ne peut sans mensonge
Ou pour le moins sans quelque vanité :
Le parler bref convient à vérité,
Et l’autre est propre à la fable et au songe.
(Quatrain 74)
« Le parler bref » plutôt que « la fable », c’est précisément ce que recherche l’auteur de ces décassyllabes : il s’agit d’un contemporain de Montaigne, lui aussi magistrat-écrivain, Guy Du Faur, seigneur de Pibrac. Cet homme d’État important, proche de Michel de L’Hospital, est chancelier auprès d’Henri d’Anjou, roi de Pologne (le futur Henri III), quand il fait paraître ses Quatrains en 1574.
L’ouvrage connaît une fortune immense qui ne se dément pas, génération après génération. Il est traduit dans de multiples langues vernaculaires (allemand, italien, anglais, néerlandais, turc, persan) et même en grec et en latin. Il est ainsi pratiquement élevé à la stature d’une œuvre de l’Antiquité classique. Parallèlement, plusieurs adaptations musicales voient le jour quelques années après la parution de l’ouvrage.
On a peine à se représenter aujourd’hui l’attrait exercé par les recueils de poésie morale au tournant du XVIe et du XVIIe siècle. Les contemporains retrouvent avec satisfaction, dans cette parole poétique et morale, des échos de préceptes antiques et bibliques. Avec les sentences de Pibrac, ils font le constat que la vérité peut se dire dans une forme brève et répondre à un idéal de simplicité. D’un point de vue pragmatique, ils apprécient les qualités mnémotechniques de ces quatrains.
Ces perles de sagesse apparaissent très vite comme une aubaine pour des enseignants qui ont eux-mêmes une longue habitude d’un autre texte moral, utilisé depuis le Moyen Âge pour l’enseignement élémentaire du latin, les fameux Disticha Catonis. Ces distiches en hexamètres latins sont attribués à Denys Caton, un auteur méconnu du IIIe siècle. Le grand Érasme lui-même ne dédaigne pas ces sentences morales en forme de conseils d’un père à son fils, qu’il édite en 1514.
Au-delà du goût invétéré des contemporains pour les formes brèves et discontinues servant une intention vertueuse, on est alors à l’affût de textes adaptés à l’instruction morale des enfants. Quand Érasme procure un « Caton à l’usage des enfants », l’opuscule latin rencontre un franc succès. Plus tard, les Disticha Catonis et les Quatrains de Pibrac seront souvent édités ensemble.
Ainsi, on sait qu’avant d’être détrôné en France par le recueil des fables de La Fontaine, l’ouvrage de Pibrac a fait partie intégrante de l’éducation morale des jeunes nobles, garçons ou filles. Le futur Louis XIII commence à apprendre le texte par cœur alors qu’il n’a que cinq ans, de même que la jeune Françoise d’Aubigné (future madame de Maintenon). Les moralistes du Grand Siècle ont été formés par ce texte mémorisé dans leur jeunesse. Quant au futur Louis XIV, il n’a que deux ans quand lui est offerte une belle édition du texte enrichie de gravures.
Les 126 quatrains de Pibrac traitent de sujets variés, mais il y a fort à parier que les précepteurs appréciaient tout particulièrement celui-ci :
Tu ne saurais d’assez ample salaire
Récompenser celui qui t’a soigné
En ton enfance, et qui t’a enseigné
À bien parler, et surtout à bien faire.
(Quatrain 118)
Le parler bref convient à vérité. Éduquer avec les Quatrains moraux de Pibrac
Quels courts poèmes donnait-on à apprendre par cœur aux petits Français du XVIIe siècle ? Des strophes rythmées et rimées dans lesquelles s’exprimait une sagesse immémoriale et impersonnelle, des sortes de proverbes poétiques pleins de leçons utiles sur la conduite de la vie :
Parler beaucoup on ne peut sans mensonge
Ou pour le moins sans quelque vanité :
Le parler bref convient à vérité,
Et l’autre est propre à la fable et au songe.
(Quatrain 74)
« Le parler bref » plutôt que « la fable », c’est précisément ce que recherche l’auteur de ces décassyllabes : il s’agit d’un contemporain de Montaigne, lui aussi magistrat-écrivain, Guy Du Faur, seigneur de Pibrac. Cet homme d’État important, proche de Michel de L’Hospital, est chancelier auprès d’Henri d’Anjou, roi de Pologne (le futur Henri III), quand il fait paraître ses Quatrains en 1574.
L’ouvrage connaît une fortune immense qui ne se dément pas, génération après génération. Il est traduit dans de multiples langues vernaculaires (allemand, italien, anglais, néerlandais, turc, persan) et même en grec et en latin. Il est ainsi pratiquement élevé à la stature d’une œuvre de l’Antiquité classique. Parallèlement, plusieurs adaptations musicales voient le jour quelques années après la parution de l’ouvrage.
On a peine à se représenter aujourd’hui l’attrait exercé par les recueils de poésie morale au tournant du XVIe et du XVIIe siècle. Les contemporains retrouvent avec satisfaction, dans cette parole poétique et morale, des échos de préceptes antiques et bibliques. Avec les sentences de Pibrac, ils font le constat que la vérité peut se dire dans une forme brève et répondre à un idéal de simplicité. D’un point de vue pragmatique, ils apprécient les qualités mnémotechniques de ces quatrains.
Ces perles de sagesse apparaissent très vite comme une aubaine pour des enseignants qui ont eux-mêmes une longue habitude d’un autre texte moral, utilisé depuis le Moyen Âge pour l’enseignement élémentaire du latin, les fameux Disticha Catonis. Ces distiches en hexamètres latins sont attribués à Denys Caton, un auteur méconnu du IIIe siècle. Le grand Érasme lui-même ne dédaigne pas ces sentences morales en forme de conseils d’un père à son fils, qu’il édite en 1514.
Au-delà du goût invétéré des contemporains pour les formes brèves et discontinues servant une intention vertueuse, on est alors à l’affût de textes adaptés à l’instruction morale des enfants. Quand Érasme procure un « Caton à l’usage des enfants », l’opuscule latin rencontre un franc succès. Plus tard, les Disticha Catonis et les Quatrains de Pibrac seront souvent édités ensemble.
Ainsi, on sait qu’avant d’être détrôné en France par le recueil des fables de La Fontaine, l’ouvrage de Pibrac a fait partie intégrante de l’éducation morale des jeunes nobles, garçons ou filles. Le futur Louis XIII commence à apprendre le texte par cœur alors qu’il n’a que cinq ans, de même que la jeune Françoise d’Aubigné (future madame de Maintenon). Les moralistes du Grand Siècle ont été formés par ce texte mémorisé dans leur jeunesse. Quant au futur Louis XIV, il n’a que deux ans quand lui est offerte une belle édition du texte enrichie de gravures.
Les 126 quatrains de Pibrac traitent de sujets variés, mais il y a fort à parier que les précepteurs appréciaient tout particulièrement celui-ci :
Tu ne saurais d’assez ample salaire
Récompenser celui qui t’a soigné
En ton enfance, et qui t’a enseigné
À bien parler, et surtout à bien faire.
(Quatrain 118)
Le parler bref convient à vérité. Éduquer avec les Quatrains moraux de Pibrac
Quels courts poèmes donnait-on à apprendre par cœur aux petits Français du XVIIe siècle ? Des strophes rythmées et rimées dans lesquelles s’exprimait une sagesse immémoriale et impersonnelle, des sortes de proverbes poétiques pleins de leçons utiles sur la conduite de la vie :
Parler beaucoup on ne peut sans mensonge
Ou pour le moins sans quelque vanité :
Le parler bref convient à vérité,
Et l’autre est propre à la fable et au songe.
(Quatrain 74)
« Le parler bref » plutôt que « la fable », c’est précisément ce que recherche l’auteur de ces décassyllabes : il s’agit d’un contemporain de Montaigne, lui aussi magistrat-écrivain, Guy Du Faur, seigneur de Pibrac. Cet homme d’État important, proche de Michel de L’Hospital, est chancelier auprès d’Henri d’Anjou, roi de Pologne (le futur Henri III), quand il fait paraître ses Quatrains en 1574.
L’ouvrage connaît une fortune immense qui ne se dément pas, génération après génération. Il est traduit dans de multiples langues vernaculaires (allemand, italien, anglais, néerlandais, turc, persan) et même en grec et en latin. Il est ainsi pratiquement élevé à la stature d’une œuvre de l’Antiquité classique. Parallèlement, plusieurs adaptations musicales voient le jour quelques années après la parution de l’ouvrage.
On a peine à se représenter aujourd’hui l’attrait exercé par les recueils de poésie morale au tournant du XVIe et du XVIIe siècle. Les contemporains retrouvent avec satisfaction, dans cette parole poétique et morale, des échos de préceptes antiques et bibliques. Avec les sentences de Pibrac, ils font le constat que la vérité peut se dire dans une forme brève et répondre à un idéal de simplicité. D’un point de vue pragmatique, ils apprécient les qualités mnémotechniques de ces quatrains.
Ces perles de sagesse apparaissent très vite comme une aubaine pour des enseignants qui ont eux-mêmes une longue habitude d’un autre texte moral, utilisé depuis le Moyen Âge pour l’enseignement élémentaire du latin, les fameux Disticha Catonis. Ces distiches en hexamètres latins sont attribués à Denys Caton, un auteur méconnu du IIIe siècle. Le grand Érasme lui-même ne dédaigne pas ces sentences morales en forme de conseils d’un père à son fils, qu’il édite en 1514.
Au-delà du goût invétéré des contemporains pour les formes brèves et discontinues servant une intention vertueuse, on est alors à l’affût de textes adaptés à l’instruction morale des enfants. Quand Érasme procure un « Caton à l’usage des enfants », l’opuscule latin rencontre un franc succès. Plus tard, les Disticha Catonis et les Quatrains de Pibrac seront souvent édités ensemble.
Ainsi, on sait qu’avant d’être détrôné en France par le recueil des fables de La Fontaine, l’ouvrage de Pibrac a fait partie intégrante de l’éducation morale des jeunes nobles, garçons ou filles. Le futur Louis XIII commence à apprendre le texte par cœur alors qu’il n’a que cinq ans, de même que la jeune Françoise d’Aubigné (future madame de Maintenon). Les moralistes du Grand Siècle ont été formés par ce texte mémorisé dans leur jeunesse. Quant au futur Louis XIV, il n’a que deux ans quand lui est offerte une belle édition du texte enrichie de gravures.
Les 126 quatrains de Pibrac traitent de sujets variés, mais il y a fort à parier que les précepteurs appréciaient tout particulièrement celui-ci :
Tu ne saurais d’assez ample salaire
Récompenser celui qui t’a soigné
En ton enfance, et qui t’a enseigné
À bien parler, et surtout à bien faire.
(Quatrain 118)
Le parler bref convient à vérité. Éduquer avec les Quatrains moraux de Pibrac
Quels courts poèmes donnait-on à apprendre par cœur aux petits Français du XVIIe siècle ? Des strophes rythmées et rimées dans lesquelles s’exprimait une sagesse immémoriale et impersonnelle, des sortes de proverbes poétiques pleins de leçons utiles sur la conduite de la vie :
Parler beaucoup on ne peut sans mensonge
Ou pour le moins sans quelque vanité :
Le parler bref convient à vérité,
Et l’autre est propre à la fable et au songe.
(Quatrain 74)
« Le parler bref » plutôt que « la fable », c’est précisément ce que recherche l’auteur de ces décassyllabes : il s’agit d’un contemporain de Montaigne, lui aussi magistrat-écrivain, Guy Du Faur, seigneur de Pibrac. Cet homme d’État important, proche de Michel de L’Hospital, est chancelier auprès d’Henri d’Anjou, roi de Pologne (le futur Henri III), quand il fait paraître ses Quatrains en 1574.
L’ouvrage connaît une fortune immense qui ne se dément pas, génération après génération. Il est traduit dans de multiples langues vernaculaires (allemand, italien, anglais, néerlandais, turc, persan) et même en grec et en latin. Il est ainsi pratiquement élevé à la stature d’une œuvre de l’Antiquité classique. Parallèlement, plusieurs adaptations musicales voient le jour quelques années après la parution de l’ouvrage.
On a peine à se représenter aujourd’hui l’attrait exercé par les recueils de poésie morale au tournant du XVIe et du XVIIe siècle. Les contemporains retrouvent avec satisfaction, dans cette parole poétique et morale, des échos de préceptes antiques et bibliques. Avec les sentences de Pibrac, ils font le constat que la vérité peut se dire dans une forme brève et répondre à un idéal de simplicité. D’un point de vue pragmatique, ils apprécient les qualités mnémotechniques de ces quatrains.
Ces perles de sagesse apparaissent très vite comme une aubaine pour des enseignants qui ont eux-mêmes une longue habitude d’un autre texte moral, utilisé depuis le Moyen Âge pour l’enseignement élémentaire du latin, les fameux Disticha Catonis. Ces distiches en hexamètres latins sont attribués à Denys Caton, un auteur méconnu du IIIe siècle. Le grand Érasme lui-même ne dédaigne pas ces sentences morales en forme de conseils d’un père à son fils, qu’il édite en 1514.
Au-delà du goût invétéré des contemporains pour les formes brèves et discontinues servant une intention vertueuse, on est alors à l’affût de textes adaptés à l’instruction morale des enfants. Quand Érasme procure un « Caton à l’usage des enfants », l’opuscule latin rencontre un franc succès. Plus tard, les Disticha Catonis et les Quatrains de Pibrac seront souvent édités ensemble.
Ainsi, on sait qu’avant d’être détrôné en France par le recueil des fables de La Fontaine, l’ouvrage de Pibrac a fait partie intégrante de l’éducation morale des jeunes nobles, garçons ou filles. Le futur Louis XIII commence à apprendre le texte par cœur alors qu’il n’a que cinq ans, de même que la jeune Françoise d’Aubigné (future madame de Maintenon). Les moralistes du Grand Siècle ont été formés par ce texte mémorisé dans leur jeunesse. Quant au futur Louis XIV, il n’a que deux ans quand lui est offerte une belle édition du texte enrichie de gravures.
Les 126 quatrains de Pibrac traitent de sujets variés, mais il y a fort à parier que les précepteurs appréciaient tout particulièrement celui-ci :
Tu ne saurais d’assez ample salaire
Récompenser celui qui t’a soigné
En ton enfance, et qui t’a enseigné
À bien parler, et surtout à bien faire.
(Quatrain 118)