Chapitre II
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE

En classe

Même s’il n’y a pas de notes, le maître attribue à chacun sa place dans la hiérarchie scolaire. Celui qui est le meilleur en latin sera le premier officier des « écoliers latins ». Il fera réciter la leçon à tous les élèves de son banc. Le second l’aidera dans cette tâche. Les élèves assis dans le deuxième banc selon le classement ont leur propre hiérarchie, et ainsi de suite. Ce système de mérites, recommandé par les règlements du XVIIe siècle et inspiré des pratiques de collèges humanistes, doit inciter les enfants à l’émulation.
Une autre hiérarchie existe, celle des officiers communs qui ne sont pas choisis en fonction de leur progrès, mais de leurs prédispositions. Les « Intendants » avertissent le maître des problèmes rencontrés par des élèves ou des absences ; les « Observateurs » rapportent les noms des élèves dissipés qui bavardent ou chahutent. Les « Répétiteurs », les « Lecteurs », les « Balayeurs », les « Portiers » et bien d’autres encore sont censés veiller à la bonne conduite de leurs camarades et à la propreté des lieux. Les écoliers exercent ces fonctions à tour de rôle.
Le maître accorde des points de diligence si la leçon est bien récitée ou si la copie est correctement exécutée. Il donne une image sainte à ceux qui ont eu trois bons points, mais gare aux points de paresse ! On risque la férule (au premier et au second manquement) et le fouet (au troisième). Si la punition corporelle ne suffit pas pour ramener l’enfant à l’ordre, il peut être enfermé à l’école un jour de congé. Les parents sont priés de pas écouter les plaintes de leur progéniture punie et de faire entièrement confiance aux méthodes du maître.


À vrai dire, il est difficile de ne pas s’ennuyer dans la petite école d’antan. Le maître est occupé à surveiller le travail d’un ou de deux élèves à la fois, alors que les autres enfants avancent péniblement dans leurs exercices. Le chahut peut éclater à n’importe quel moment.
Pieter de Bailliu, De schoenmaker en de spinster als schoolmeesters, vers 1623-1660 © Rijksmuseum


Les élèves payent cher leur paresse. Derrière la porte ou dans l’endroit le plus sordide de l’école, un petit râtelier avec du foin les attend. C’est la place des paresseux qui, un bonnet avec des oreilles d’âne sur la tête, de vieux haillons sur le dos et un balai à la main, sont hués de tous les écoliers. La paresse est l’un des sept péchés capitaux.
Beham Hans Sebald, « La Paresse » (Les vices : suite de sept figures), XVIe s. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage


Les humanistes désapprouvent les châtiments corporels des enfants. Les coups ne les rendent pas plus diligents et attentifs, mais plutôt sauvages et craintifs.
« Abetissement d’enfans, par tyrannie des magisters », dans Barthélemy Aneau, Imagination poétique, Lyon, M. Bonhomme, 1552, p. 43 © French Emblems at Glasgow

En classe

Même s’il n’y a pas de notes, le maître attribue à chacun sa place dans la hiérarchie scolaire. Celui qui est le meilleur en latin sera le premier officier des « écoliers latins ». Il fera réciter la leçon à tous les élèves de son banc. Le second l’aidera dans cette tâche. Les élèves assis dans le deuxième banc selon le classement ont leur propre hiérarchie, et ainsi de suite. Ce système de mérites, recommandé par les règlements du XVIIe siècle et inspiré des pratiques de collèges humanistes, doit inciter les enfants à l’émulation.
Une autre hiérarchie existe, celle des officiers communs qui ne sont pas choisis en fonction de leur progrès, mais de leurs prédispositions. Les « Intendants » avertissent le maître des problèmes rencontrés par des élèves ou des absences ; les « Observateurs » rapportent les noms des élèves dissipés qui bavardent ou chahutent. Les « Répétiteurs », les « Lecteurs », les « Balayeurs », les « Portiers » et bien d’autres encore sont censés veiller à la bonne conduite de leurs camarades et à la propreté des lieux. Les écoliers exercent ces fonctions à tour de rôle.
Le maître accorde des points de diligence si la leçon est bien récitée ou si la copie est correctement exécutée. Il donne une image sainte à ceux qui ont eu trois bons points, mais gare aux points de paresse ! On risque la férule (au premier et au second manquement) et le fouet (au troisième). Si la punition corporelle ne suffit pas pour ramener l’enfant à l’ordre, il peut être enfermé à l’école un jour de congé. Les parents sont priés de pas écouter les plaintes de leur progéniture punie et de faire entièrement confiance aux méthodes du maître.


À vrai dire, il est difficile de ne pas s’ennuyer dans la petite école d’antan. Le maître est occupé à surveiller le travail d’un ou de deux élèves à la fois, alors que les autres enfants avancent péniblement dans leurs exercices. Le chahut peut éclater à n’importe quel moment.
Pieter de Bailliu, De schoenmaker en de spinster als schoolmeesters, vers 1623-1660 © Rijksmuseum


Les élèves payent cher leur paresse. Derrière la porte ou dans l’endroit le plus sordide de l’école, un petit râtelier avec du foin les attend. C’est la place des paresseux qui, un bonnet avec des oreilles d’âne sur la tête, de vieux haillons sur le dos et un balai à la main, sont hués de tous les écoliers. La paresse est l’un des sept péchés capitaux.
Beham Hans Sebald, « La Paresse » (Les vices : suite de sept figures), XVIe s. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage


Les humanistes désapprouvent les châtiments corporels des enfants. Les coups ne les rendent pas plus diligents et attentifs, mais plutôt sauvages et craintifs.
« Abetissement d’enfans, par tyrannie des magisters », dans Barthélemy Aneau, Imagination poétique, Lyon, M. Bonhomme, 1552, p. 43 © French Emblems at Glasgow

En classe

Même s’il n’y a pas de notes, le maître attribue à chacun sa place dans la hiérarchie scolaire. Celui qui est le meilleur en latin sera le premier officier des « écoliers latins ». Il fera réciter la leçon à tous les élèves de son banc. Le second l’aidera dans cette tâche. Les élèves assis dans le deuxième banc selon le classement ont leur propre hiérarchie, et ainsi de suite. Ce système de mérites, recommandé par les règlements du XVIIe siècle et inspiré des pratiques de collèges humanistes, doit inciter les enfants à l’émulation.
Une autre hiérarchie existe, celle des officiers communs qui ne sont pas choisis en fonction de leur progrès, mais de leurs prédispositions. Les « Intendants » avertissent le maître des problèmes rencontrés par des élèves ou des absences ; les « Observateurs » rapportent les noms des élèves dissipés qui bavardent ou chahutent. Les « Répétiteurs », les « Lecteurs », les « Balayeurs », les « Portiers » et bien d’autres encore sont censés veiller à la bonne conduite de leurs camarades et à la propreté des lieux. Les écoliers exercent ces fonctions à tour de rôle.
Le maître accorde des points de diligence si la leçon est bien récitée ou si la copie est correctement exécutée. Il donne une image sainte à ceux qui ont eu trois bons points, mais gare aux points de paresse ! On risque la férule (au premier et au second manquement) et le fouet (au troisième). Si la punition corporelle ne suffit pas pour ramener l’enfant à l’ordre, il peut être enfermé à l’école un jour de congé. Les parents sont priés de pas écouter les plaintes de leur progéniture punie et de faire entièrement confiance aux méthodes du maître.


À vrai dire, il est difficile de ne pas s’ennuyer dans la petite école d’antan. Le maître est occupé à surveiller le travail d’un ou de deux élèves à la fois, alors que les autres enfants avancent péniblement dans leurs exercices. Le chahut peut éclater à n’importe quel moment.
Pieter de Bailliu, De schoenmaker en de spinster als schoolmeesters, vers 1623-1660 © Rijksmuseum


Les élèves payent cher leur paresse. Derrière la porte ou dans l’endroit le plus sordide de l’école, un petit râtelier avec du foin les attend. C’est la place des paresseux qui, un bonnet avec des oreilles d’âne sur la tête, de vieux haillons sur le dos et un balai à la main, sont hués de tous les écoliers. La paresse est l’un des sept péchés capitaux.
Beham Hans Sebald, « La Paresse » (Les vices : suite de sept figures), XVIe s. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage


Les humanistes désapprouvent les châtiments corporels des enfants. Les coups ne les rendent pas plus diligents et attentifs, mais plutôt sauvages et craintifs.
« Abetissement d’enfans, par tyrannie des magisters », dans Barthélemy Aneau, Imagination poétique, Lyon, M. Bonhomme, 1552, p. 43 © French Emblems at Glasgow


En classe

Même s’il n’y a pas de notes, le maître attribue à chacun sa place dans la hiérarchie scolaire. Celui qui est le meilleur en latin sera le premier officier des « écoliers latins ». Il fera réciter la leçon à tous les élèves de son banc. Le second l’aidera dans cette tâche. Les élèves assis dans le deuxième banc selon le classement ont leur propre hiérarchie, et ainsi de suite. Ce système de mérites, recommandé par les règlements du XVIIe siècle et inspiré des pratiques de collèges humanistes, doit inciter les enfants à l’émulation.
Une autre hiérarchie existe, celle des officiers communs qui ne sont pas choisis en fonction de leur progrès, mais de leurs prédispositions. Les « Intendants » avertissent le maître des problèmes rencontrés par des élèves ou des absences ; les « Observateurs » rapportent les noms des élèves dissipés qui bavardent ou chahutent. Les « Répétiteurs », les « Lecteurs », les « Balayeurs », les « Portiers » et bien d’autres encore sont censés veiller à la bonne conduite de leurs camarades et à la propreté des lieux. Les écoliers exercent ces fonctions à tour de rôle.
Le maître accorde des points de diligence si la leçon est bien récitée ou si la copie est correctement exécutée. Il donne une image sainte à ceux qui ont eu trois bons points, mais gare aux points de paresse ! On risque la férule (au premier et au second manquement) et le fouet (au troisième). Si la punition corporelle ne suffit pas pour ramener l’enfant à l’ordre, il peut être enfermé à l’école un jour de congé. Les parents sont priés de pas écouter les plaintes de leur progéniture punie et de faire entièrement confiance aux méthodes du maître.


À vrai dire, il est difficile de ne pas s’ennuyer dans la petite école d’antan. Le maître est occupé à surveiller le travail d’un ou de deux élèves à la fois, alors que les autres enfants avancent péniblement dans leurs exercices. Le chahut peut éclater à n’importe quel moment.
Pieter de Bailliu, De schoenmaker en de spinster als schoolmeesters, vers 1623-1660 © Rijksmuseum


Les élèves payent cher leur paresse. Derrière la porte ou dans l’endroit le plus sordide de l’école, un petit râtelier avec du foin les attend. C’est la place des paresseux qui, un bonnet avec des oreilles d’âne sur la tête, de vieux haillons sur le dos et un balai à la main, sont hués de tous les écoliers. La paresse est l’un des sept péchés capitaux.
Beham Hans Sebald, « La Paresse » (Les vices : suite de sept figures), XVIe s. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage


Les humanistes désapprouvent les châtiments corporels des enfants. Les coups ne les rendent pas plus diligents et attentifs, mais plutôt sauvages et craintifs.
« Abetissement d’enfans, par tyrannie des magisters », dans Barthélemy Aneau, Imagination poétique, Lyon, M. Bonhomme, 1552, p. 43 © French Emblems at Glasgow
