Chapitre III
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
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Les grasses matinées de René
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De santé fragile, le jeune René Descartes eut d’abord un précepteur qui lui apprit à lire et à écrire. C’est seulement à l’âge de onze ans, en 1607, qu’il fit son entrée au collège de La Flèche, l’une des plus célèbres écoles de l’Europe, qui venait d’ouvrir (en 1604), et dont il sort en 1615. Lorsqu’il y entre, ce collège jésuite, qui abrita l’un des premiers internats, est encore en chantier. René y occupe une chambre seul et bénéficie d’un régime particulier, en raison de sa faible constitution (il souffrait de toux et avait le teint pâle). Quand ses camarades se levaient à 5 heures, lui pouvait garder la chambre le matin et se livrer, depuis son lit, à ses réflexions. Il confesse d’ailleurs en 1631 avoir conservé cette habitude et dormir volontiers dix heures toutes les nuits.
Les élèves de La Flèche suivent un « plan des études », ou Ratio Studiorum, programme pédagogique très concret qui fut promulgué par les Jésuites en 1599. Leur emploi du temps, entre 5 heures et 21 heures, est très serré : repas, messes, cours, révisions, mais aussi jeux et sports. Il s’agit en tout cas de se former en exerçant son esprit aussi bien que son corps.
Pourquoi Descartes aurait-il, comme on le croit souvent, détesté l’école ? Certes, il affirme au début du Discours de la méthode qu’il y a étudié quantité de choses, mais qu’il n’y a finalement rien appris d’utile à la vie. Voulait-il dire qu’il a perdu son temps à La Flèche ? Pas du tout ! Il ne critique pas les matières qui lui ont été enseignées, mais plutôt le fait qu’elles se sont révélées moins utiles que prévu, car elles n’ont pas livré les vrais principes d’une science certaine – ce que le philosophe entend trouver désormais. Or il le reconnaît lui-même : si on lui avait enseigné dès l’enfance toutes ces vérités dont il a cherché par la suite les démonstrations, il n’aurait pas acquis le désir et l’habitude d’en découvrir lui-même de nouvelles. Contrairement à ce qu’on pense, Descartes a donc beaucoup de respect pour ses anciens professeurs et pour l’enseignement qu’il a reçu. Ce qu’il veut dire, c’est juste : « chaque chose en son temps », l’éducation requiert des étapes nécessaires ou encore des « degrés ».
On ne sera donc pas surpris de voir que, dans d’autres textes, il ne tarit pas d’éloges sur ses anciens maîtres, et qu’il recommande à un ami d’envoyer son fils à La Flèche, car il y va quantité de jeunes gens de tous les quartiers de France, ils y font un certain mélange d’humeurs, par la conversation les uns des autres, qui leur apprend quasi la même chose que s’ils voyageaient. La particularité des collèges jésuites était de livrer un enseignement gratuit, accessible aussi bien aux fils de la noblesse qu’aux fils de commerçants et de paysans. Avant son départ pour l’armée et ses voyages, le séjour de Descartes à La Flèche, qui accueillait plus de mille élèves venus de toutes parts, fut déjà pour lui une expérience « cosmopolite ».
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Né à La-Haye-en-Touraine en 1596 et mort à Stockholm en 1650, René Descartes, dont son biographe, Adrien Baillet, dit que son père l’appelait déjà son « petit philosophe », tant il ne cessait de poser des questions, est considéré comme l’un des fondateurs de la philosophie moderne.
P. Aubry, Portrait de René Descartes, 1650 © BnF/Gallica
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Les estampes d’Étienne Martellange (1569-1641), frère jésuite qui fut aussi peintre et architecte, permettent de voir, sur la gauche, le mur de la chapelle en construction, au fond, un bâtiment terminé, à droite, un bâtiment inachevé, qui n’a pas encore de toit, et au centre, la cour, creusée d’un grand trou d’où étaient extraites les pierres et la terre. C’est ainsi que le jeune Descartes a connu le collège, lui qui accordera tant importance, dans sa philosophie, aux notions de construction et d’architecture.
Étienne Martellange, Construction du collège de La Flèche, 1612 © BnF/Gallica
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Le Ratio atque Institutio Studiorum Societatis Iesu, qui organise en détail le cours des études, la méthode d’enseignement, le choix des œuvres et des matières à étudier, témoigne d’un véritable travail de réflexion sur la pédagogie qui s’ancrera profondément dans la culture européenne, jusqu’aujourd’hui.
Ratio atque institutio studiorum Societatis Iesu, Rome, Collège romain, 1606 © Biblioteca Nazionale di Napoli (Internet Archive)
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Au collège de La Flèche, des espaces sont consacrés aux jeux de quille, boules, barres, longue paume, mais aussi aux cartes et aux dés (auxquels on jouait à condition de ne pas engager d’argent !). Ici, un exemple de cartes à jouer imprimées à Angers, qui, au début du XVIIe siècle, faisait partie des onze villes officiellement autorisées à en fabriquer.
Fragments bruts de deux feuilles d’un jeu de cartes angevin imprimées chez Jacques Rousseau, avant peinture au pochoir et découpage, vers 1690 © Archives municipales d’Angers (26 Fi 21)
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Les grasses matinées de René
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De santé fragile, le jeune René Descartes eut d’abord un précepteur qui lui apprit à lire et à écrire. C’est seulement à l’âge de onze ans, en 1607, qu’il fit son entrée au collège de La Flèche, l’une des plus célèbres écoles de l’Europe, qui venait d’ouvrir (en 1604), et dont il sort en 1615. Lorsqu’il y entre, ce collège jésuite, qui abrita l’un des premiers internats, est encore en chantier. René y occupe une chambre seul et bénéficie d’un régime particulier, en raison de sa faible constitution (il souffrait de toux et avait le teint pâle). Quand ses camarades se levaient à 5 heures, lui pouvait garder la chambre le matin et se livrer, depuis son lit, à ses réflexions. Il confesse d’ailleurs en 1631 avoir conservé cette habitude et dormir volontiers dix heures toutes les nuits.
Les élèves de La Flèche suivent un « plan des études », ou Ratio Studiorum, programme pédagogique très concret qui fut promulgué par les Jésuites en 1599. Leur emploi du temps, entre 5 heures et 21 heures, est très serré : repas, messes, cours, révisions, mais aussi jeux et sports. Il s’agit en tout cas de se former en exerçant son esprit aussi bien que son corps.
Pourquoi Descartes aurait-il, comme on le croit souvent, détesté l’école ? Certes, il affirme au début du Discours de la méthode qu’il y a étudié quantité de choses, mais qu’il n’y a finalement rien appris d’utile à la vie. Voulait-il dire qu’il a perdu son temps à La Flèche ? Pas du tout ! Il ne critique pas les matières qui lui ont été enseignées, mais plutôt le fait qu’elles se sont révélées moins utiles que prévu, car elles n’ont pas livré les vrais principes d’une science certaine – ce que le philosophe entend trouver désormais. Or il le reconnaît lui-même : si on lui avait enseigné dès l’enfance toutes ces vérités dont il a cherché par la suite les démonstrations, il n’aurait pas acquis le désir et l’habitude d’en découvrir lui-même de nouvelles. Contrairement à ce qu’on pense, Descartes a donc beaucoup de respect pour ses anciens professeurs et pour l’enseignement qu’il a reçu. Ce qu’il veut dire, c’est juste : « chaque chose en son temps », l’éducation requiert des étapes nécessaires ou encore des « degrés ».
On ne sera donc pas surpris de voir que, dans d’autres textes, il ne tarit pas d’éloges sur ses anciens maîtres, et qu’il recommande à un ami d’envoyer son fils à La Flèche, car il y va quantité de jeunes gens de tous les quartiers de France, ils y font un certain mélange d’humeurs, par la conversation les uns des autres, qui leur apprend quasi la même chose que s’ils voyageaient. La particularité des collèges jésuites était de livrer un enseignement gratuit, accessible aussi bien aux fils de la noblesse qu’aux fils de commerçants et de paysans. Avant son départ pour l’armée et ses voyages, le séjour de Descartes à La Flèche, qui accueillait plus de mille élèves venus de toutes parts, fut déjà pour lui une expérience « cosmopolite ».
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Né à La-Haye-en-Touraine en 1596 et mort à Stockholm en 1650, René Descartes, dont son biographe, Adrien Baillet, dit que son père l’appelait déjà son « petit philosophe », tant il ne cessait de poser des questions, est considéré comme l’un des fondateurs de la philosophie moderne.
P. Aubry, Portrait de René Descartes, 1650 © BnF/Gallica
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Les estampes d’Étienne Martellange (1569-1641), frère jésuite qui fut aussi peintre et architecte, permettent de voir, sur la gauche, le mur de la chapelle en construction, au fond, un bâtiment terminé, à droite, un bâtiment inachevé, qui n’a pas encore de toit, et au centre, la cour, creusée d’un grand trou d’où étaient extraites les pierres et la terre. C’est ainsi que le jeune Descartes a connu le collège, lui qui accordera tant importance, dans sa philosophie, aux notions de construction et d’architecture.
Étienne Martellange, Construction du collège de La Flèche, 1612 © BnF/Gallica
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Le Ratio atque Institutio Studiorum Societatis Iesu, qui organise en détail le cours des études, la méthode d’enseignement, le choix des œuvres et des matières à étudier, témoigne d’un véritable travail de réflexion sur la pédagogie qui s’ancrera profondément dans la culture européenne, jusqu’aujourd’hui.
Ratio atque institutio studiorum Societatis Iesu, Rome, Collège romain, 1606 © Biblioteca Nazionale di Napoli (Internet Archive)
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Au collège de La Flèche, des espaces sont consacrés aux jeux de quille, boules, barres, longue paume, mais aussi aux cartes et aux dés (auxquels on jouait à condition de ne pas engager d’argent !). Ici, un exemple de cartes à jouer imprimées à Angers, qui, au début du XVIIe siècle, faisait partie des onze villes officiellement autorisées à en fabriquer.
Fragments bruts de deux feuilles d’un jeu de cartes angevin imprimées chez Jacques Rousseau, avant peinture au pochoir et découpage, vers 1690 © Archives municipales d’Angers (26 Fi 21)
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Les élèves de La Flèche suivent un « plan des études », ou Ratio Studiorum, programme pédagogique très concret qui fut promulgué par les Jésuites en 1599. Leur emploi du temps, entre 5 heures et 21 heures, est très serré : repas, messes, cours, révisions, mais aussi jeux et sports. Il s’agit en tout cas de se former en exerçant son esprit aussi bien que son corps.
Pourquoi Descartes aurait-il, comme on le croit souvent, détesté l’école ? Certes, il affirme au début du Discours de la méthode qu’il y a étudié quantité de choses, mais qu’il n’y a finalement rien appris d’utile à la vie. Voulait-il dire qu’il a perdu son temps à La Flèche ? Pas du tout ! Il ne critique pas les matières qui lui ont été enseignées, mais plutôt le fait qu’elles se sont révélées moins utiles que prévu, car elles n’ont pas livré les vrais principes d’une science certaine – ce que le philosophe entend trouver désormais. Or il le reconnaît lui-même : si on lui avait enseigné dès l’enfance toutes ces vérités dont il a cherché par la suite les démonstrations, il n’aurait pas acquis le désir et l’habitude d’en découvrir lui-même de nouvelles. Contrairement à ce qu’on pense, Descartes a donc beaucoup de respect pour ses anciens professeurs et pour l’enseignement qu’il a reçu. Ce qu’il veut dire, c’est juste : « chaque chose en son temps », l’éducation requiert des étapes nécessaires ou encore des « degrés ».
On ne sera donc pas surpris de voir que, dans d’autres textes, il ne tarit pas d’éloges sur ses anciens maîtres, et qu’il recommande à un ami d’envoyer son fils à La Flèche, car il y va quantité de jeunes gens de tous les quartiers de France, ils y font un certain mélange d’humeurs, par la conversation les uns des autres, qui leur apprend quasi la même chose que s’ils voyageaient. La particularité des collèges jésuites était de livrer un enseignement gratuit, accessible aussi bien aux fils de la noblesse qu’aux fils de commerçants et de paysans. Avant son départ pour l’armée et ses voyages, le séjour de Descartes à La Flèche, qui accueillait plus de mille élèves venus de toutes parts, fut déjà pour lui une expérience « cosmopolite ».
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Né à La-Haye-en-Touraine en 1596 et mort à Stockholm en 1650, René Descartes, dont son biographe, Adrien Baillet, dit que son père l’appelait déjà son « petit philosophe », tant il ne cessait de poser des questions, est considéré comme l’un des fondateurs de la philosophie moderne.
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Les estampes d’Étienne Martellange (1569-1641), frère jésuite qui fut aussi peintre et architecte, permettent de voir, sur la gauche, le mur de la chapelle en construction, au fond, un bâtiment terminé, à droite, un bâtiment inachevé, qui n’a pas encore de toit, et au centre, la cour, creusée d’un grand trou d’où étaient extraites les pierres et la terre. C’est ainsi que le jeune Descartes a connu le collège, lui qui accordera tant importance, dans sa philosophie, aux notions de construction et d’architecture.
Étienne Martellange, Construction du collège de La Flèche, 1612 © BnF/Gallica
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Ratio atque institutio studiorum Societatis Iesu, Rome, Collège romain, 1606 © Biblioteca Nazionale di Napoli (Internet Archive)
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Fragments bruts de deux feuilles d’un jeu de cartes angevin imprimées chez Jacques Rousseau, avant peinture au pochoir et découpage, vers 1690 © Archives municipales d’Angers (26 Fi 21)
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Les élèves de La Flèche suivent un « plan des études », ou Ratio Studiorum, programme pédagogique très concret qui fut promulgué par les Jésuites en 1599. Leur emploi du temps, entre 5 heures et 21 heures, est très serré : repas, messes, cours, révisions, mais aussi jeux et sports. Il s’agit en tout cas de se former en exerçant son esprit aussi bien que son corps.
Pourquoi Descartes aurait-il, comme on le croit souvent, détesté l’école ? Certes, il affirme au début du Discours de la méthode qu’il y a étudié quantité de choses, mais qu’il n’y a finalement rien appris d’utile à la vie. Voulait-il dire qu’il a perdu son temps à La Flèche ? Pas du tout ! Il ne critique pas les matières qui lui ont été enseignées, mais plutôt le fait qu’elles se sont révélées moins utiles que prévu, car elles n’ont pas livré les vrais principes d’une science certaine – ce que le philosophe entend trouver désormais. Or il le reconnaît lui-même : si on lui avait enseigné dès l’enfance toutes ces vérités dont il a cherché par la suite les démonstrations, il n’aurait pas acquis le désir et l’habitude d’en découvrir lui-même de nouvelles. Contrairement à ce qu’on pense, Descartes a donc beaucoup de respect pour ses anciens professeurs et pour l’enseignement qu’il a reçu. Ce qu’il veut dire, c’est juste : « chaque chose en son temps », l’éducation requiert des étapes nécessaires ou encore des « degrés ».
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Ratio atque institutio studiorum Societatis Iesu, Rome, Collège romain, 1606 © Biblioteca Nazionale di Napoli (Internet Archive)
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