Chapitre I
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
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Celui qui ne sait pas lire, souvent n’est pas aimable
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Lorsqu’il atteint l’âge de raison, l’enfant, cette table rase dont l’esprit est doux et la volonté soumise, peut commencer à apprendre les rudiments. Pas question de mélanger la lecture, l’écriture et le calcul, comme on le fait aujourd’hui. Il faut procéder par ordre pour ne pas créer de confusion. On croit à l’époque que, si l’on enseigne à lire d’abord en français et après en latin, ou bien à compter avant d’écrire, l’esprit de l’enfant finira par ressembler à une maison qui n’a pas été bien fondée !
L’apprentissage des lettres est le premier pas vers la culture. Les enfants n’apprennent pas plus que quatre nouvelles lettres par leçon en commençant par faire un signe de croix. Le maître les montre du doigt dans l’ordre puis à rebours et les enfants répètent après lui. Ils essaient d’assembler des lettres pour en faire des syllabes, puis lisent les mots d’abord en latin et ensuite en français. Le premier livre que l’enfant lit à voix haute est un livre de prières en latin, des psaumes, et des litanies. Viennent ensuite des livres de piété en français pour que l’enfant puisse en « sucer le fruit » tout en s’exerçant à la lecture. Avant de passer au déchiffrement des pages manuscrites, on apprend à lire dans un manuel de civilité imprimé avec des caractères imitant la lettre cursive.
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La salle de l’école était divisée en plusieurs espaces, l’un pour les débutants en lecture, l’autre pour ceux qui apprennent à écrire et le troisième pour les écoliers latins. Dans cette scène d’école, signée par un peintre flamand, les enfants à gauche sont des « écrivains », ceux à droite s’exercent à l’écriture.
Gillis van Tilborgh, The Interior of a School Room, 1660 © Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride
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Ces anciennes méthodes d’apprentissage de l’alphabet nous paraissent aujourd’hui plutôt austères. Le pédagogue morave Comenius voulait en faire un exercice plus agréable. Son alphabet est agrémenté d’images permettant de mémoriser la sonorité d’une nouvelle lettre, aussi bien que sa forme graphique. Dans son abécédaire, le « s » ressemble à un serpent qui siffle.
Commenius, Orbis sensualium pictus, Nuremberg, M. Endter, 1658, p. 5 © BnF/Gallica
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Dans les petites écoles, le premier livre que l’on donnait aux enfants à lire était les Heures, parfois le seul que l’enfant possédait. C’est pour cette raison que les prières y sont précédées par un alphabet. Les anciens abécédaires débutent par une croix et sont parfois appelés « Croix Depardieu », car l’enfant doit faire un signe de croix avant de commencer à réciter les lettres.
Heures à l’usage du Mans, Paris, Y. Bonhomme, 1557 © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’enfant perfectionnait sa lecture dans un livre de civilité. On choisissait souvent à cet effet La Civilité puérile d’Érasme qui fut imprimée dans une typographie conçue par Robert Granjon en 1558, appelée la « lettre françoise d’art de main » ou tout simplement la lettre de civilité.
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’ex-libris de cet exemplaire de La Civilité puérile d’Érasme a été recopié en-dessous par une main d’enfant : « Ce livre appartien à dorothée gaguee ».
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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Les Quatrains, courts poèmes contenant de préceptes de sagesse, imprimés en lettres spéciales qui ressemblaient à l’écriture manuscrite, servaient à la foi à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En copiant les phrases, le « lecteur vertueux » pouvait en tirer le profit moral et apprendre de belles sentences par cœur.
Guy Du Faur de Pibrac, Les Quatrains du Seigneur de Pybrac, Paris, Moreau, 1645 © Bibliothèque municipale Orléans / Bibliothèques Virtuelles Humanistes (http://www.bvh.univ-tours.fr)
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Celui qui ne sait pas lire, souvent n’est pas aimable
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Lorsqu’il atteint l’âge de raison, l’enfant, cette table rase dont l’esprit est doux et la volonté soumise, peut commencer à apprendre les rudiments. Pas question de mélanger la lecture, l’écriture et le calcul, comme on le fait aujourd’hui. Il faut procéder par ordre pour ne pas créer de confusion. On croit à l’époque que, si l’on enseigne à lire d’abord en français et après en latin, ou bien à compter avant d’écrire, l’esprit de l’enfant finira par ressembler à une maison qui n’a pas été bien fondée !
L’apprentissage des lettres est le premier pas vers la culture. Les enfants n’apprennent pas plus que quatre nouvelles lettres par leçon en commençant par faire un signe de croix. Le maître les montre du doigt dans l’ordre puis à rebours et les enfants répètent après lui. Ils essaient d’assembler des lettres pour en faire des syllabes, puis lisent les mots d’abord en latin et ensuite en français. Le premier livre que l’enfant lit à voix haute est un livre de prières en latin, des psaumes, et des litanies. Viennent ensuite des livres de piété en français pour que l’enfant puisse en « sucer le fruit » tout en s’exerçant à la lecture. Avant de passer au déchiffrement des pages manuscrites, on apprend à lire dans un manuel de civilité imprimé avec des caractères imitant la lettre cursive.
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La salle de l’école était divisée en plusieurs espaces, l’un pour les débutants en lecture, l’autre pour ceux qui apprennent à écrire et le troisième pour les écoliers latins. Dans cette scène d’école, signée par un peintre flamand, les enfants à gauche sont des « écrivains », ceux à droite s’exercent à l’écriture.
Gillis van Tilborgh, The Interior of a School Room, 1660 © Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride
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Ces anciennes méthodes d’apprentissage de l’alphabet nous paraissent aujourd’hui plutôt austères. Le pédagogue morave Comenius voulait en faire un exercice plus agréable. Son alphabet est agrémenté d’images permettant de mémoriser la sonorité d’une nouvelle lettre, aussi bien que sa forme graphique. Dans son abécédaire, le « s » ressemble à un serpent qui siffle.
Commenius, Orbis sensualium pictus, Nuremberg, M. Endter, 1658, p. 5 © BnF/Gallica
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Dans les petites écoles, le premier livre que l’on donnait aux enfants à lire était les Heures, parfois le seul que l’enfant possédait. C’est pour cette raison que les prières y sont précédées par un alphabet. Les anciens abécédaires débutent par une croix et sont parfois appelés « Croix Depardieu », car l’enfant doit faire un signe de croix avant de commencer à réciter les lettres.
Heures à l’usage du Mans, Paris, Y. Bonhomme, 1557 © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’enfant perfectionnait sa lecture dans un livre de civilité. On choisissait souvent à cet effet La Civilité puérile d’Érasme qui fut imprimée dans une typographie conçue par Robert Granjon en 1558, appelée la « lettre françoise d’art de main » ou tout simplement la lettre de civilité.
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’ex-libris de cet exemplaire de La Civilité puérile d’Érasme a été recopié en-dessous par une main d’enfant : « Ce livre appartien à dorothée gaguee ».
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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Les Quatrains, courts poèmes contenant de préceptes de sagesse, imprimés en lettres spéciales qui ressemblaient à l’écriture manuscrite, servaient à la foi à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En copiant les phrases, le « lecteur vertueux » pouvait en tirer le profit moral et apprendre de belles sentences par cœur.
Guy Du Faur de Pibrac, Les Quatrains du Seigneur de Pybrac, Paris, Moreau, 1645 © Bibliothèque municipale Orléans / Bibliothèques Virtuelles Humanistes (http://www.bvh.univ-tours.fr)
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Celui qui ne sait pas lire, souvent n’est pas aimable
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Lorsqu’il atteint l’âge de raison, l’enfant, cette table rase dont l’esprit est doux et la volonté soumise, peut commencer à apprendre les rudiments. Pas question de mélanger la lecture, l’écriture et le calcul, comme on le fait aujourd’hui. Il faut procéder par ordre pour ne pas créer de confusion. On croit à l’époque que, si l’on enseigne à lire d’abord en français et après en latin, ou bien à compter avant d’écrire, l’esprit de l’enfant finira par ressembler à une maison qui n’a pas été bien fondée !
L’apprentissage des lettres est le premier pas vers la culture. Les enfants n’apprennent pas plus que quatre nouvelles lettres par leçon en commençant par faire un signe de croix. Le maître les montre du doigt dans l’ordre puis à rebours et les enfants répètent après lui. Ils essaient d’assembler des lettres pour en faire des syllabes, puis lisent les mots d’abord en latin et ensuite en français. Le premier livre que l’enfant lit à voix haute est un livre de prières en latin, des psaumes, et des litanies. Viennent ensuite des livres de piété en français pour que l’enfant puisse en « sucer le fruit » tout en s’exerçant à la lecture. Avant de passer au déchiffrement des pages manuscrites, on apprend à lire dans un manuel de civilité imprimé avec des caractères imitant la lettre cursive.
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La salle de l’école était divisée en plusieurs espaces, l’un pour les débutants en lecture, l’autre pour ceux qui apprennent à écrire et le troisième pour les écoliers latins. Dans cette scène d’école, signée par un peintre flamand, les enfants à gauche sont des « écrivains », ceux à droite s’exercent à l’écriture.
Gillis van Tilborgh, The Interior of a School Room, 1660 © Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride
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Ces anciennes méthodes d’apprentissage de l’alphabet nous paraissent aujourd’hui plutôt austères. Le pédagogue morave Comenius voulait en faire un exercice plus agréable. Son alphabet est agrémenté d’images permettant de mémoriser la sonorité d’une nouvelle lettre, aussi bien que sa forme graphique. Dans son abécédaire, le « s » ressemble à un serpent qui siffle.
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Dans les petites écoles, le premier livre que l’on donnait aux enfants à lire était les Heures, parfois le seul que l’enfant possédait. C’est pour cette raison que les prières y sont précédées par un alphabet. Les anciens abécédaires débutent par une croix et sont parfois appelés « Croix Depardieu », car l’enfant doit faire un signe de croix avant de commencer à réciter les lettres.
Heures à l’usage du Mans, Paris, Y. Bonhomme, 1557 © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’enfant perfectionnait sa lecture dans un livre de civilité. On choisissait souvent à cet effet La Civilité puérile d’Érasme qui fut imprimée dans une typographie conçue par Robert Granjon en 1558, appelée la « lettre françoise d’art de main » ou tout simplement la lettre de civilité.
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’ex-libris de cet exemplaire de La Civilité puérile d’Érasme a été recopié en-dessous par une main d’enfant : « Ce livre appartien à dorothée gaguee ».
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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Les Quatrains, courts poèmes contenant de préceptes de sagesse, imprimés en lettres spéciales qui ressemblaient à l’écriture manuscrite, servaient à la foi à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En copiant les phrases, le « lecteur vertueux » pouvait en tirer le profit moral et apprendre de belles sentences par cœur.
Guy Du Faur de Pibrac, Les Quatrains du Seigneur de Pybrac, Paris, Moreau, 1645 © Bibliothèque municipale Orléans / Bibliothèques Virtuelles Humanistes (http://www.bvh.univ-tours.fr)
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L’apprentissage des lettres est le premier pas vers la culture. Les enfants n’apprennent pas plus que quatre nouvelles lettres par leçon en commençant par faire un signe de croix. Le maître les montre du doigt dans l’ordre puis à rebours et les enfants répètent après lui. Ils essaient d’assembler des lettres pour en faire des syllabes, puis lisent les mots d’abord en latin et ensuite en français. Le premier livre que l’enfant lit à voix haute est un livre de prières en latin, des psaumes, et des litanies. Viennent ensuite des livres de piété en français pour que l’enfant puisse en « sucer le fruit » tout en s’exerçant à la lecture. Avant de passer au déchiffrement des pages manuscrites, on apprend à lire dans un manuel de civilité imprimé avec des caractères imitant la lettre cursive.
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Gillis van Tilborgh, The Interior of a School Room, 1660 © Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride
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Ces anciennes méthodes d’apprentissage de l’alphabet nous paraissent aujourd’hui plutôt austères. Le pédagogue morave Comenius voulait en faire un exercice plus agréable. Son alphabet est agrémenté d’images permettant de mémoriser la sonorité d’une nouvelle lettre, aussi bien que sa forme graphique. Dans son abécédaire, le « s » ressemble à un serpent qui siffle.
Commenius, Orbis sensualium pictus, Nuremberg, M. Endter, 1658, p. 5 © BnF/Gallica
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Dans les petites écoles, le premier livre que l’on donnait aux enfants à lire était les Heures, parfois le seul que l’enfant possédait. C’est pour cette raison que les prières y sont précédées par un alphabet. Les anciens abécédaires débutent par une croix et sont parfois appelés « Croix Depardieu », car l’enfant doit faire un signe de croix avant de commencer à réciter les lettres.
Heures à l’usage du Mans, Paris, Y. Bonhomme, 1557 © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’enfant perfectionnait sa lecture dans un livre de civilité. On choisissait souvent à cet effet La Civilité puérile d’Érasme qui fut imprimée dans une typographie conçue par Robert Granjon en 1558, appelée la « lettre françoise d’art de main » ou tout simplement la lettre de civilité.
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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L’ex-libris de cet exemplaire de La Civilité puérile d’Érasme a été recopié en-dessous par une main d’enfant : « Ce livre appartien à dorothée gaguee ».
La Civilité honnête pour les enfans, qui commence par la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire, Caen, P. Chalopin, XVIIIe s. © Médiathèque Louis Aragon, Le Mans (Photo : NW)
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Les Quatrains, courts poèmes contenant de préceptes de sagesse, imprimés en lettres spéciales qui ressemblaient à l’écriture manuscrite, servaient à la foi à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En copiant les phrases, le « lecteur vertueux » pouvait en tirer le profit moral et apprendre de belles sentences par cœur.
Guy Du Faur de Pibrac, Les Quatrains du Seigneur de Pybrac, Paris, Moreau, 1645 © Bibliothèque municipale Orléans / Bibliothèques Virtuelles Humanistes (http://www.bvh.univ-tours.fr)
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