Chapitre I
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE

Thomas More ou les cours d’un père humaniste

Tu parais trop dur envers les femmes, écrit Érasme à la lecture du traité de son ami Vivès. Il se trouve qu’Érasme a séjourné à plusieurs reprises chez son ami, le savant humaniste et le Chancelier du royaume d’Angleterre Thomas More (1478-1535). Il découvre à cette occasion un modèle d’éducation féminine bien différent. Dans sa maison à Chelsea, Thomas More apprend à sa femme, à son fils et à ses trois filles à lire des œuvres classiques en latin et parfois même en grec, sans exclure les ouvrages philosophiques et théologiques. Les filles de More écrivent en latin et discutent souvent dans cette langue. More ne fait aucune distinction entre les sexes. Ses enfants étudient ensemble les arts libéraux, les langues anciennes et approfondissent leur piété. Cet apprentissage peu commun se fait dans une atmosphère d’amour et de douceur, entrecoupé par des chants accompagnés de divers instruments, car More avoue lui-même qu’il ne pourrait châtier ses filles même avec une plume du paon.
Érasme est impressionné par la qualité des compositions latines de jeunes filles, rédigées sans aide avec beaucoup d’intelligence dans un langage sans faille. Il compare les filles de More aux trois Grâces et aux Muses, et l’école domestique de More à l’Académie de Platon. Margaret, la fille aînée du Chancelier, continue à échanger une correspondance avec Érasme et traduit l’un de ses ouvrages en anglais à l’âge de dix-neuf ans. C’est sans doute cette expérience qui pousse Érasme à changer ses idées sur l’éducation des filles et sur leurs capacités intellectuelles.


Dans la maison de Thomas More, les activités domestiques sont perçues comme fastidieuses, et l’étude des lettres y offre un antidote. Dans ce portrait familial, presque tous les membres de la famille More et d’autres occupants de la maison tiennent un livre à la main.
Rowland Lockey d’après Hans Holbein le Jeune, Sir Thomas More, sa famille et sa descendance, vers 1593-1594 © Victoria and Albert Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / image Victoria and Albert Museum



Plein d’admiration pour l’érudition des filles de Thomas More, Érasme leur indique un modèle antique féminin à suivre, celui de Cornélie, mère des Gracques, « matrone » romaine sage et vertueuse, qui se consacra à l’éducation de ses fils.
Laurent de La Hyre, Cornélie refusant la main du roi d’Égypte pour mieux s’occuper de ses enfants, 1646 © Szépművészeti Múzeum, Budapest (WGA)

Thomas More ou les cours d’un père humaniste

Tu parais trop dur envers les femmes, écrit Érasme à la lecture du traité de son ami Vivès. Il se trouve qu’Érasme a séjourné à plusieurs reprises chez son ami, le savant humaniste et le Chancelier du royaume d’Angleterre Thomas More (1478-1535). Il découvre à cette occasion un modèle d’éducation féminine bien différent. Dans sa maison à Chelsea, Thomas More apprend à sa femme, à son fils et à ses trois filles à lire des œuvres classiques en latin et parfois même en grec, sans exclure les ouvrages philosophiques et théologiques. Les filles de More écrivent en latin et discutent souvent dans cette langue. More ne fait aucune distinction entre les sexes. Ses enfants étudient ensemble les arts libéraux, les langues anciennes et approfondissent leur piété. Cet apprentissage peu commun se fait dans une atmosphère d’amour et de douceur, entrecoupé par des chants accompagnés de divers instruments, car More avoue lui-même qu’il ne pourrait châtier ses filles même avec une plume du paon.
Érasme est impressionné par la qualité des compositions latines de jeunes filles, rédigées sans aide avec beaucoup d’intelligence dans un langage sans faille. Il compare les filles de More aux trois Grâces et aux Muses, et l’école domestique de More à l’Académie de Platon. Margaret, la fille aînée du Chancelier, continue à échanger une correspondance avec Érasme et traduit l’un de ses ouvrages en anglais à l’âge de dix-neuf ans. C’est sans doute cette expérience qui pousse Érasme à changer ses idées sur l’éducation des filles et sur leurs capacités intellectuelles.


Dans la maison de Thomas More, les activités domestiques sont perçues comme fastidieuses, et l’étude des lettres y offre un antidote. Dans ce portrait familial, presque tous les membres de la famille More et d’autres occupants de la maison tiennent un livre à la main.
Rowland Lockey d’après Hans Holbein le Jeune, Sir Thomas More, sa famille et sa descendance, vers 1593-1594 © Victoria and Albert Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / image Victoria and Albert Museum



Plein d’admiration pour l’érudition des filles de Thomas More, Érasme leur indique un modèle antique féminin à suivre, celui de Cornélie, mère des Gracques, « matrone » romaine sage et vertueuse, qui se consacra à l’éducation de ses fils.
Laurent de La Hyre, Cornélie refusant la main du roi d’Égypte pour mieux s’occuper de ses enfants, 1646 © Szépművészeti Múzeum, Budapest (WGA)

Thomas More ou les cours d’un père humaniste

Tu parais trop dur envers les femmes, écrit Érasme à la lecture du traité de son ami Vivès. Il se trouve qu’Érasme a séjourné à plusieurs reprises chez son ami, le savant humaniste et le Chancelier du royaume d’Angleterre Thomas More (1478-1535). Il découvre à cette occasion un modèle d’éducation féminine bien différent. Dans sa maison à Chelsea, Thomas More apprend à sa femme, à son fils et à ses trois filles à lire des œuvres classiques en latin et parfois même en grec, sans exclure les ouvrages philosophiques et théologiques. Les filles de More écrivent en latin et discutent souvent dans cette langue. More ne fait aucune distinction entre les sexes. Ses enfants étudient ensemble les arts libéraux, les langues anciennes et approfondissent leur piété. Cet apprentissage peu commun se fait dans une atmosphère d’amour et de douceur, entrecoupé par des chants accompagnés de divers instruments, car More avoue lui-même qu’il ne pourrait châtier ses filles même avec une plume du paon.
Érasme est impressionné par la qualité des compositions latines de jeunes filles, rédigées sans aide avec beaucoup d’intelligence dans un langage sans faille. Il compare les filles de More aux trois Grâces et aux Muses, et l’école domestique de More à l’Académie de Platon. Margaret, la fille aînée du Chancelier, continue à échanger une correspondance avec Érasme et traduit l’un de ses ouvrages en anglais à l’âge de dix-neuf ans. C’est sans doute cette expérience qui pousse Érasme à changer ses idées sur l’éducation des filles et sur leurs capacités intellectuelles.


Dans la maison de Thomas More, les activités domestiques sont perçues comme fastidieuses, et l’étude des lettres y offre un antidote. Dans ce portrait familial, presque tous les membres de la famille More et d’autres occupants de la maison tiennent un livre à la main.
Rowland Lockey d’après Hans Holbein le Jeune, Sir Thomas More, sa famille et sa descendance, vers 1593-1594 © Victoria and Albert Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / image Victoria and Albert Museum



Plein d’admiration pour l’érudition des filles de Thomas More, Érasme leur indique un modèle antique féminin à suivre, celui de Cornélie, mère des Gracques, « matrone » romaine sage et vertueuse, qui se consacra à l’éducation de ses fils.
Laurent de La Hyre, Cornélie refusant la main du roi d’Égypte pour mieux s’occuper de ses enfants, 1646 © Szépművészeti Múzeum, Budapest (WGA)


Thomas More ou les cours d’un père humaniste

Tu parais trop dur envers les femmes, écrit Érasme à la lecture du traité de son ami Vivès. Il se trouve qu’Érasme a séjourné à plusieurs reprises chez son ami, le savant humaniste et le Chancelier du royaume d’Angleterre Thomas More (1478-1535). Il découvre à cette occasion un modèle d’éducation féminine bien différent. Dans sa maison à Chelsea, Thomas More apprend à sa femme, à son fils et à ses trois filles à lire des œuvres classiques en latin et parfois même en grec, sans exclure les ouvrages philosophiques et théologiques. Les filles de More écrivent en latin et discutent souvent dans cette langue. More ne fait aucune distinction entre les sexes. Ses enfants étudient ensemble les arts libéraux, les langues anciennes et approfondissent leur piété. Cet apprentissage peu commun se fait dans une atmosphère d’amour et de douceur, entrecoupé par des chants accompagnés de divers instruments, car More avoue lui-même qu’il ne pourrait châtier ses filles même avec une plume du paon.
Érasme est impressionné par la qualité des compositions latines de jeunes filles, rédigées sans aide avec beaucoup d’intelligence dans un langage sans faille. Il compare les filles de More aux trois Grâces et aux Muses, et l’école domestique de More à l’Académie de Platon. Margaret, la fille aînée du Chancelier, continue à échanger une correspondance avec Érasme et traduit l’un de ses ouvrages en anglais à l’âge de dix-neuf ans. C’est sans doute cette expérience qui pousse Érasme à changer ses idées sur l’éducation des filles et sur leurs capacités intellectuelles.


Dans la maison de Thomas More, les activités domestiques sont perçues comme fastidieuses, et l’étude des lettres y offre un antidote. Dans ce portrait familial, presque tous les membres de la famille More et d’autres occupants de la maison tiennent un livre à la main.
Rowland Lockey d’après Hans Holbein le Jeune, Sir Thomas More, sa famille et sa descendance, vers 1593-1594 © Victoria and Albert Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / image Victoria and Albert Museum



Plein d’admiration pour l’érudition des filles de Thomas More, Érasme leur indique un modèle antique féminin à suivre, celui de Cornélie, mère des Gracques, « matrone » romaine sage et vertueuse, qui se consacra à l’éducation de ses fils.
Laurent de La Hyre, Cornélie refusant la main du roi d’Égypte pour mieux s’occuper de ses enfants, 1646 © Szépművészeti Múzeum, Budapest (WGA)
