Chapitre I
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
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Vertudieu ! ou de l’enseignement des vertus
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Depuis l’Antiquité, la morale constitue un volet important de la philosophie et, nécessairement, de l’éducation. Mais « qu’est-ce qu’elle dit cette morale ? » demandera au XVIIe siècle le bourgeois gentilhomme de Molière à son maître de philosophie. Elle dit par exemple qu’il ne faut pas se mettre en colère ou encore qu’il faut cultiver la prudence. Bref, elle parle des vices à fuir et des vertus à acquérir afin de mener une vie de bien et de se comporter en ours bien léché. Une légende antique sur la naissance de l’ourson, né informe et façonné par sa mère à coups de langue, serait à l’origine de cette expression déjà populaire à la Renaissance. C’est Érasme qui, en la reprenant, établit le parallèle avec l’esprit de l’enfant qu’il faut modeler le plus tôt possible afin de ne pas en faire un ours mal léché, c’est-à-dire un être inaccompli, imparfait. L’imitation, poursuit Érasme, est une faculté naturelle de l’enfant qu’il faut exploiter le plus tôt possible afin de l’amener, par l’exemple édifiant de modèles à imiter, à corriger sa nature par trop imparfaite. Le maître ou précepteur doit être bien choisi et posséder lui-même toutes les vertus attendues de l’enfant afin de constituer pour lui un modèle. Il doit être patient et tolérant, car la vertu n’est pas innée et c’est au contraire une habitude qui ne vient qu’avec le temps et l’expérience. Apprendre doit enfin être un plaisir : le fouet n’est pas une solution et seuls les sentiments de honte et de gloire doivent stimuler l’enfant. Vertudieu, tout un programme !
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Le futur François Ier devait beaucoup aimer les cartes à jouer pour que son précepteur soit amené à rédiger un court dialogue condamnant fermement ce jeu. Au dos d’une miniature représentant les vices liés au jeu de hasard (la colère et l’avarice), ce feuillet représente les vertus telles que l’iconographie traditionnelle les représentait déjà au Moyen Âge, avec leurs attributs respectifs.
François Demoulins, Dialogue sur le jeu, 1505, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 1863
Source
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Dans son De pueris, Érasme expose pour la première fois les bases d’une pédagogie humaniste, ferme, mais tolérante, compréhensive et centrée sur la nature spécifique de l’enfant.
Érasme, De pueris, Lyon, S. Gryphe, 1541 (frontispice) © BnF/Gallica
Source
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Le texte est l’épître (lettre) adressée par la déesse de la Prudence Othéa au jeune Hector, prince des Troyens. Conçu comme un traité d’éducation princière, il présente ici deux des vertus chevaleresques : la justice (incarnée par le roi mythologique Minos) et la force (associée à Hercule). La pédagogie humaniste conserve le modèle de ces héros à imiter.
Christine de Pizan, Épitre d’Othéa, vers 1400, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 848
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Vertudieu ! ou de l’enseignement des vertus
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Depuis l’Antiquité, la morale constitue un volet important de la philosophie et, nécessairement, de l’éducation. Mais « qu’est-ce qu’elle dit cette morale ? » demandera au XVIIe siècle le bourgeois gentilhomme de Molière à son maître de philosophie. Elle dit par exemple qu’il ne faut pas se mettre en colère ou encore qu’il faut cultiver la prudence. Bref, elle parle des vices à fuir et des vertus à acquérir afin de mener une vie de bien et de se comporter en ours bien léché. Une légende antique sur la naissance de l’ourson, né informe et façonné par sa mère à coups de langue, serait à l’origine de cette expression déjà populaire à la Renaissance. C’est Érasme qui, en la reprenant, établit le parallèle avec l’esprit de l’enfant qu’il faut modeler le plus tôt possible afin de ne pas en faire un ours mal léché, c’est-à-dire un être inaccompli, imparfait. L’imitation, poursuit Érasme, est une faculté naturelle de l’enfant qu’il faut exploiter le plus tôt possible afin de l’amener, par l’exemple édifiant de modèles à imiter, à corriger sa nature par trop imparfaite. Le maître ou précepteur doit être bien choisi et posséder lui-même toutes les vertus attendues de l’enfant afin de constituer pour lui un modèle. Il doit être patient et tolérant, car la vertu n’est pas innée et c’est au contraire une habitude qui ne vient qu’avec le temps et l’expérience. Apprendre doit enfin être un plaisir : le fouet n’est pas une solution et seuls les sentiments de honte et de gloire doivent stimuler l’enfant. Vertudieu, tout un programme !
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Le futur François Ier devait beaucoup aimer les cartes à jouer pour que son précepteur soit amené à rédiger un court dialogue condamnant fermement ce jeu. Au dos d’une miniature représentant les vices liés au jeu de hasard (la colère et l’avarice), ce feuillet représente les vertus telles que l’iconographie traditionnelle les représentait déjà au Moyen Âge, avec leurs attributs respectifs.
François Demoulins, Dialogue sur le jeu, 1505, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 1863
Source
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Dans son De pueris, Érasme expose pour la première fois les bases d’une pédagogie humaniste, ferme, mais tolérante, compréhensive et centrée sur la nature spécifique de l’enfant.
Érasme, De pueris, Lyon, S. Gryphe, 1541 (frontispice) © BnF/Gallica
Source
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Le texte est l’épître (lettre) adressée par la déesse de la Prudence Othéa au jeune Hector, prince des Troyens. Conçu comme un traité d’éducation princière, il présente ici deux des vertus chevaleresques : la justice (incarnée par le roi mythologique Minos) et la force (associée à Hercule). La pédagogie humaniste conserve le modèle de ces héros à imiter.
Christine de Pizan, Épitre d’Othéa, vers 1400, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 848
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Vertudieu ! ou de l’enseignement des vertus
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Depuis l’Antiquité, la morale constitue un volet important de la philosophie et, nécessairement, de l’éducation. Mais « qu’est-ce qu’elle dit cette morale ? » demandera au XVIIe siècle le bourgeois gentilhomme de Molière à son maître de philosophie. Elle dit par exemple qu’il ne faut pas se mettre en colère ou encore qu’il faut cultiver la prudence. Bref, elle parle des vices à fuir et des vertus à acquérir afin de mener une vie de bien et de se comporter en ours bien léché. Une légende antique sur la naissance de l’ourson, né informe et façonné par sa mère à coups de langue, serait à l’origine de cette expression déjà populaire à la Renaissance. C’est Érasme qui, en la reprenant, établit le parallèle avec l’esprit de l’enfant qu’il faut modeler le plus tôt possible afin de ne pas en faire un ours mal léché, c’est-à-dire un être inaccompli, imparfait. L’imitation, poursuit Érasme, est une faculté naturelle de l’enfant qu’il faut exploiter le plus tôt possible afin de l’amener, par l’exemple édifiant de modèles à imiter, à corriger sa nature par trop imparfaite. Le maître ou précepteur doit être bien choisi et posséder lui-même toutes les vertus attendues de l’enfant afin de constituer pour lui un modèle. Il doit être patient et tolérant, car la vertu n’est pas innée et c’est au contraire une habitude qui ne vient qu’avec le temps et l’expérience. Apprendre doit enfin être un plaisir : le fouet n’est pas une solution et seuls les sentiments de honte et de gloire doivent stimuler l’enfant. Vertudieu, tout un programme !
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François Demoulins, Dialogue sur le jeu, 1505, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 1863
Source
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Dans son De pueris, Érasme expose pour la première fois les bases d’une pédagogie humaniste, ferme, mais tolérante, compréhensive et centrée sur la nature spécifique de l’enfant.
Érasme, De pueris, Lyon, S. Gryphe, 1541 (frontispice) © BnF/Gallica
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Christine de Pizan, Épitre d’Othéa, vers 1400, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 848
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Vertudieu ! ou de l’enseignement des vertus
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François Demoulins, Dialogue sur le jeu, 1505, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 1863
Source
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Érasme, De pueris, Lyon, S. Gryphe, 1541 (frontispice) © BnF/Gallica
Source
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Christine de Pizan, Épitre d’Othéa, vers 1400, f. 2 v° © BnF/Gallica, Ms français 848
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