Chapitre III
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE

Marie de Gournay, une self-made woman

Le programme pédagogique prévu pour les filles par les humanistes est différent de celui des garçons. Une fille est censée connaître les rudiments tels que la lecture, l’écriture et le calcul, mais l’apprentissage du latin et des humanités ne lui est pas nécessaire. Le destin de Marie de Gournay, une jeune fille issue de la petite noblesse parisienne, est bien différent. Marie Le Jars naît à Paris en 1565. Après la mort de son père en 1578, elle grandit dans la seigneurie à Gournay-sur-Aronde en Picardie, un endroit reculé où elle ne peut pas obtenir d’éducation formelle.
Sa mère éprouve de l’aversion pour les lettres et néglige les inclinations intellectuelles de sa fille. Marie apprend le latin toute seule, sans disposer d’une grammaire ni d’aide d’un précepteur, tout simplement en comparant les textes originaux aux traductions françaises. Elle se livre à des exercices de traduction du latin en français. Elle admire Ronsard et les poètes de la Pléiade, se passionne pour Plutarque et les auteurs stoïciens. À l’issue de cette enfance peu commune pour une jeune fille, elle met la main sur un livre encore peu connu à l’époque, les Essais de Montaigne... Nous connaissons la suite de cette histoire. Fascinée par l’œuvre et son auteur, la jeune fille se lie d’amitié avec Montaigne et devient sa « fille d’alliance » et éditrice. Devenue une femme de lettres réputée, elle revient sur la question de l’éducation des filles. Privées de la connaissance du latin et des textes anciens, elles sont nourries d’ignorance et destinées au mutisme. Les filles, semble dire Marie de Gournay, elles aussi, ont le droit de devenir humanistes !


Marie de Gournay (1565-1645) décide dès l’âge de onze ans de devenir une femme studieuse. En défiant les préjugés de l’époque, elle sera poétesse, traductrice, essayiste, et même polémiste, mais ne saura jamais coudre...
Portrait de Marie de Gournay, date et auteur inconnus © Bildarchiv Austria

Après la mort de Michel de Montaigne, Marie de Gournay, sa « fille d’alliance » comme il l’appelle, est chargée par la famille de l’auteur d’éditer ses œuvres. Elle reçoit une copie des Essais annotée par Montaigne et prépare leur édition posthume de 1595, pour laquelle elle rédige une préface.
Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, édition nouvelle trouvée après le déceds de l’autheur, reveüe et augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux précédentes impressions, Paris, A. L’Angelier, 1595, f. aij r° © BnF/Gallica

En se souvenant de sa propre éducation contrariée, Marie de Gournay plaide pour l’instruction des filles. L’inégalité entre les hommes et les femmes est uniquement un résultat des différences dans l’éducation qu’ils reçoivent, et non l’inverse.
Marie Le Jars de Gournay, Égalité des hommes et des femmes, s.l., s.n., 1622 © BnF/Gallica

Marie de Gournay, une self-made woman

Le programme pédagogique prévu pour les filles par les humanistes est différent de celui des garçons. Une fille est censée connaître les rudiments tels que la lecture, l’écriture et le calcul, mais l’apprentissage du latin et des humanités ne lui est pas nécessaire. Le destin de Marie de Gournay, une jeune fille issue de la petite noblesse parisienne, est bien différent. Marie Le Jars naît à Paris en 1565. Après la mort de son père en 1578, elle grandit dans la seigneurie à Gournay-sur-Aronde en Picardie, un endroit reculé où elle ne peut pas obtenir d’éducation formelle.
Sa mère éprouve de l’aversion pour les lettres et néglige les inclinations intellectuelles de sa fille. Marie apprend le latin toute seule, sans disposer d’une grammaire ni d’aide d’un précepteur, tout simplement en comparant les textes originaux aux traductions françaises. Elle se livre à des exercices de traduction du latin en français. Elle admire Ronsard et les poètes de la Pléiade, se passionne pour Plutarque et les auteurs stoïciens. À l’issue de cette enfance peu commune pour une jeune fille, elle met la main sur un livre encore peu connu à l’époque, les Essais de Montaigne... Nous connaissons la suite de cette histoire. Fascinée par l’œuvre et son auteur, la jeune fille se lie d’amitié avec Montaigne et devient sa « fille d’alliance » et éditrice. Devenue une femme de lettres réputée, elle revient sur la question de l’éducation des filles. Privées de la connaissance du latin et des textes anciens, elles sont nourries d’ignorance et destinées au mutisme. Les filles, semble dire Marie de Gournay, elles aussi, ont le droit de devenir humanistes !


Marie de Gournay (1565-1645) décide dès l’âge de onze ans de devenir une femme studieuse. En défiant les préjugés de l’époque, elle sera poétesse, traductrice, essayiste, et même polémiste, mais ne saura jamais coudre...
Portrait de Marie de Gournay, date et auteur inconnus © Bildarchiv Austria

Après la mort de Michel de Montaigne, Marie de Gournay, sa « fille d’alliance » comme il l’appelle, est chargée par la famille de l’auteur d’éditer ses œuvres. Elle reçoit une copie des Essais annotée par Montaigne et prépare leur édition posthume de 1595, pour laquelle elle rédige une préface.
Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, édition nouvelle trouvée après le déceds de l’autheur, reveüe et augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux précédentes impressions, Paris, A. L’Angelier, 1595, f. aij r° © BnF/Gallica

En se souvenant de sa propre éducation contrariée, Marie de Gournay plaide pour l’instruction des filles. L’inégalité entre les hommes et les femmes est uniquement un résultat des différences dans l’éducation qu’ils reçoivent, et non l’inverse.
Marie Le Jars de Gournay, Égalité des hommes et des femmes, s.l., s.n., 1622 © BnF/Gallica

Marie de Gournay, une self-made woman

Le programme pédagogique prévu pour les filles par les humanistes est différent de celui des garçons. Une fille est censée connaître les rudiments tels que la lecture, l’écriture et le calcul, mais l’apprentissage du latin et des humanités ne lui est pas nécessaire. Le destin de Marie de Gournay, une jeune fille issue de la petite noblesse parisienne, est bien différent. Marie Le Jars naît à Paris en 1565. Après la mort de son père en 1578, elle grandit dans la seigneurie à Gournay-sur-Aronde en Picardie, un endroit reculé où elle ne peut pas obtenir d’éducation formelle.
Sa mère éprouve de l’aversion pour les lettres et néglige les inclinations intellectuelles de sa fille. Marie apprend le latin toute seule, sans disposer d’une grammaire ni d’aide d’un précepteur, tout simplement en comparant les textes originaux aux traductions françaises. Elle se livre à des exercices de traduction du latin en français. Elle admire Ronsard et les poètes de la Pléiade, se passionne pour Plutarque et les auteurs stoïciens. À l’issue de cette enfance peu commune pour une jeune fille, elle met la main sur un livre encore peu connu à l’époque, les Essais de Montaigne... Nous connaissons la suite de cette histoire. Fascinée par l’œuvre et son auteur, la jeune fille se lie d’amitié avec Montaigne et devient sa « fille d’alliance » et éditrice. Devenue une femme de lettres réputée, elle revient sur la question de l’éducation des filles. Privées de la connaissance du latin et des textes anciens, elles sont nourries d’ignorance et destinées au mutisme. Les filles, semble dire Marie de Gournay, elles aussi, ont le droit de devenir humanistes !


Marie de Gournay (1565-1645) décide dès l’âge de onze ans de devenir une femme studieuse. En défiant les préjugés de l’époque, elle sera poétesse, traductrice, essayiste, et même polémiste, mais ne saura jamais coudre...
Portrait de Marie de Gournay, date et auteur inconnus © Bildarchiv Austria

Après la mort de Michel de Montaigne, Marie de Gournay, sa « fille d’alliance » comme il l’appelle, est chargée par la famille de l’auteur d’éditer ses œuvres. Elle reçoit une copie des Essais annotée par Montaigne et prépare leur édition posthume de 1595, pour laquelle elle rédige une préface.
Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, édition nouvelle trouvée après le déceds de l’autheur, reveüe et augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux précédentes impressions, Paris, A. L’Angelier, 1595, f. aij r° © BnF/Gallica

En se souvenant de sa propre éducation contrariée, Marie de Gournay plaide pour l’instruction des filles. L’inégalité entre les hommes et les femmes est uniquement un résultat des différences dans l’éducation qu’ils reçoivent, et non l’inverse.
Marie Le Jars de Gournay, Égalité des hommes et des femmes, s.l., s.n., 1622 © BnF/Gallica


Marie de Gournay, une self-made woman

Le programme pédagogique prévu pour les filles par les humanistes est différent de celui des garçons. Une fille est censée connaître les rudiments tels que la lecture, l’écriture et le calcul, mais l’apprentissage du latin et des humanités ne lui est pas nécessaire. Le destin de Marie de Gournay, une jeune fille issue de la petite noblesse parisienne, est bien différent. Marie Le Jars naît à Paris en 1565. Après la mort de son père en 1578, elle grandit dans la seigneurie à Gournay-sur-Aronde en Picardie, un endroit reculé où elle ne peut pas obtenir d’éducation formelle.
Sa mère éprouve de l’aversion pour les lettres et néglige les inclinations intellectuelles de sa fille. Marie apprend le latin toute seule, sans disposer d’une grammaire ni d’aide d’un précepteur, tout simplement en comparant les textes originaux aux traductions françaises. Elle se livre à des exercices de traduction du latin en français. Elle admire Ronsard et les poètes de la Pléiade, se passionne pour Plutarque et les auteurs stoïciens. À l’issue de cette enfance peu commune pour une jeune fille, elle met la main sur un livre encore peu connu à l’époque, les Essais de Montaigne... Nous connaissons la suite de cette histoire. Fascinée par l’œuvre et son auteur, la jeune fille se lie d’amitié avec Montaigne et devient sa « fille d’alliance » et éditrice. Devenue une femme de lettres réputée, elle revient sur la question de l’éducation des filles. Privées de la connaissance du latin et des textes anciens, elles sont nourries d’ignorance et destinées au mutisme. Les filles, semble dire Marie de Gournay, elles aussi, ont le droit de devenir humanistes !


Marie de Gournay (1565-1645) décide dès l’âge de onze ans de devenir une femme studieuse. En défiant les préjugés de l’époque, elle sera poétesse, traductrice, essayiste, et même polémiste, mais ne saura jamais coudre...
Portrait de Marie de Gournay, date et auteur inconnus © Bildarchiv Austria

Après la mort de Michel de Montaigne, Marie de Gournay, sa « fille d’alliance » comme il l’appelle, est chargée par la famille de l’auteur d’éditer ses œuvres. Elle reçoit une copie des Essais annotée par Montaigne et prépare leur édition posthume de 1595, pour laquelle elle rédige une préface.
Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, édition nouvelle trouvée après le déceds de l’autheur, reveüe et augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux précédentes impressions, Paris, A. L’Angelier, 1595, f. aij r° © BnF/Gallica

En se souvenant de sa propre éducation contrariée, Marie de Gournay plaide pour l’instruction des filles. L’inégalité entre les hommes et les femmes est uniquement un résultat des différences dans l’éducation qu’ils reçoivent, et non l’inverse.
Marie Le Jars de Gournay, Égalité des hommes et des femmes, s.l., s.n., 1622 © BnF/Gallica
