Chapitre II
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE

Nouvelles pratiques

Les humanistes considèrent que les arts libéraux tels qu’ils sont enseignés à la Faculté d’Arts au début du XVIe siècle se sont corrompus au Moyen Âge. L’enseignement scolastique a réduit les sept chemins de la sagesse, nobles et inséparables, à la dialectique, méthode de raisonnement qui se perd dans l’analyse logique des phrases. Les humanistes redécouvrent la rhétorique comme l’art de la parole, dont le modèle est la prose et la poésie antique, et non pas le langage philosophique qui coupe les cheveux en quatre. En lisant les auteurs classiques, les élèves apprennent la clarté de la pensée et de l’expression, la bonne mesure et l’équilibre.
Le renouveau des arts libéraux s’accompagne de nouvelles pratiques. Les régents humanistes méprisent surtout les disputes qui règnent dans l’enseignement scolaire au Moyen Âge. Depuis le XIIIe siècle, après la leçon du maître (lectio) qui explique le texte, viennent les questions des élèves (questio). Le cours se termine par une discussion sur un thème où les élèves s’opposent en proposant des arguments pour et contre (disputatio). Cet exercice, toujours en usage au XVIe siècle, devait éveiller la vigueur intellectuelle des étudiants, mais Juan Luis Vivès, Pierre de La Ramée ou Montaigne dénoncent ses abus : la victoire devient plus importante que la vérité. Pire encore, les arguments épuisés, on en vient aux injures et aux poings !
À ces disputes creuses, les humanistes opposent les discours des orateurs antiques tels que Cicéron ou Démosthène. Ils lisent les auteurs anciens en classe. Le but est non seulement d’en tirer un enseignement moral et philosophique, mais aussi d’apprendre à imiter leur style. Ils introduisent dans les collèges des compositions dans lesquelles les élèves doivent utiliser les formules empruntées aux grands auteurs. Le cursus se termine avec la composition d’un discours et une déclamation.


Le collège devient le lieu propre de l’enseignement humaniste, celui des arts libéraux restaurés. Un humaniste français, Christophe de Savigny, élargit le schéma de disciplines appartenant aux arts libéraux en ajoutant dans le quadrivium l’optique, la cosmographie, la médecine, l’éthique, la poésie, la jurisprudence, l’histoire, la théologie pour faire un tableau complet des sciences humaines et divines. Il propose leurs définitions, leurs divisions et illustre les liaisons entre elles sous forme de tableaux mnémotechniques.
Christophe de Savigny, Tableaux accomplis de tous les arts liberaux, Paris, J. et F. de Gourmont, 1587, f. A r° © BnF/Gallica


Avant de se plonger dans les discours de Cicéron ou de Démosthène qui offrent les meilleurs exemples de l’éloquence civique, il faut maîtriser les règles de l’art de la rhétorique. Ce cahier de rhétorique du XVIIe siècle contient des règles dictées par le régent (le Père de Combes) et tirées de l’Institution oratoire de Quintilien.
Institutiones oratoriae. Anno 1690, haec rhetorica dictata fuit a R. P. de Combes, et scripta a Renato Prévost, rhetore [cahier de cours], 1690 © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 501 (484) (Photo : ITM)


Avant d’aborder la composition en latin, les élèves de collège font des thèmes pour enrichir leur vocabulaire et bien intégrer la syntaxe latine. Ce type d’entraînement linguistique se maintient dans les écoles tout au long de l’Ancien Régime.
[Recueil de devoirs classiques, donnés au collège du Cardinal-Lemoine et dans d’autres établissements d’instruction à Paris de 1775 à 1790] © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 507 (489) (Photo : ITM)

Nouvelles pratiques

Les humanistes considèrent que les arts libéraux tels qu’ils sont enseignés à la Faculté d’Arts au début du XVIe siècle se sont corrompus au Moyen Âge. L’enseignement scolastique a réduit les sept chemins de la sagesse, nobles et inséparables, à la dialectique, méthode de raisonnement qui se perd dans l’analyse logique des phrases. Les humanistes redécouvrent la rhétorique comme l’art de la parole, dont le modèle est la prose et la poésie antique, et non pas le langage philosophique qui coupe les cheveux en quatre. En lisant les auteurs classiques, les élèves apprennent la clarté de la pensée et de l’expression, la bonne mesure et l’équilibre.
Le renouveau des arts libéraux s’accompagne de nouvelles pratiques. Les régents humanistes méprisent surtout les disputes qui règnent dans l’enseignement scolaire au Moyen Âge. Depuis le XIIIe siècle, après la leçon du maître (lectio) qui explique le texte, viennent les questions des élèves (questio). Le cours se termine par une discussion sur un thème où les élèves s’opposent en proposant des arguments pour et contre (disputatio). Cet exercice, toujours en usage au XVIe siècle, devait éveiller la vigueur intellectuelle des étudiants, mais Juan Luis Vivès, Pierre de La Ramée ou Montaigne dénoncent ses abus : la victoire devient plus importante que la vérité. Pire encore, les arguments épuisés, on en vient aux injures et aux poings !
À ces disputes creuses, les humanistes opposent les discours des orateurs antiques tels que Cicéron ou Démosthène. Ils lisent les auteurs anciens en classe. Le but est non seulement d’en tirer un enseignement moral et philosophique, mais aussi d’apprendre à imiter leur style. Ils introduisent dans les collèges des compositions dans lesquelles les élèves doivent utiliser les formules empruntées aux grands auteurs. Le cursus se termine avec la composition d’un discours et une déclamation.


Le collège devient le lieu propre de l’enseignement humaniste, celui des arts libéraux restaurés. Un humaniste français, Christophe de Savigny, élargit le schéma de disciplines appartenant aux arts libéraux en ajoutant dans le quadrivium l’optique, la cosmographie, la médecine, l’éthique, la poésie, la jurisprudence, l’histoire, la théologie pour faire un tableau complet des sciences humaines et divines. Il propose leurs définitions, leurs divisions et illustre les liaisons entre elles sous forme de tableaux mnémotechniques.
Christophe de Savigny, Tableaux accomplis de tous les arts liberaux, Paris, J. et F. de Gourmont, 1587, f. A r° © BnF/Gallica


Avant de se plonger dans les discours de Cicéron ou de Démosthène qui offrent les meilleurs exemples de l’éloquence civique, il faut maîtriser les règles de l’art de la rhétorique. Ce cahier de rhétorique du XVIIe siècle contient des règles dictées par le régent (le Père de Combes) et tirées de l’Institution oratoire de Quintilien.
Institutiones oratoriae. Anno 1690, haec rhetorica dictata fuit a R. P. de Combes, et scripta a Renato Prévost, rhetore [cahier de cours], 1690 © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 501 (484) (Photo : ITM)


Avant d’aborder la composition en latin, les élèves de collège font des thèmes pour enrichir leur vocabulaire et bien intégrer la syntaxe latine. Ce type d’entraînement linguistique se maintient dans les écoles tout au long de l’Ancien Régime.
[Recueil de devoirs classiques, donnés au collège du Cardinal-Lemoine et dans d’autres établissements d’instruction à Paris de 1775 à 1790] © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 507 (489) (Photo : ITM)

Nouvelles pratiques

Les humanistes considèrent que les arts libéraux tels qu’ils sont enseignés à la Faculté d’Arts au début du XVIe siècle se sont corrompus au Moyen Âge. L’enseignement scolastique a réduit les sept chemins de la sagesse, nobles et inséparables, à la dialectique, méthode de raisonnement qui se perd dans l’analyse logique des phrases. Les humanistes redécouvrent la rhétorique comme l’art de la parole, dont le modèle est la prose et la poésie antique, et non pas le langage philosophique qui coupe les cheveux en quatre. En lisant les auteurs classiques, les élèves apprennent la clarté de la pensée et de l’expression, la bonne mesure et l’équilibre.
Le renouveau des arts libéraux s’accompagne de nouvelles pratiques. Les régents humanistes méprisent surtout les disputes qui règnent dans l’enseignement scolaire au Moyen Âge. Depuis le XIIIe siècle, après la leçon du maître (lectio) qui explique le texte, viennent les questions des élèves (questio). Le cours se termine par une discussion sur un thème où les élèves s’opposent en proposant des arguments pour et contre (disputatio). Cet exercice, toujours en usage au XVIe siècle, devait éveiller la vigueur intellectuelle des étudiants, mais Juan Luis Vivès, Pierre de La Ramée ou Montaigne dénoncent ses abus : la victoire devient plus importante que la vérité. Pire encore, les arguments épuisés, on en vient aux injures et aux poings !
À ces disputes creuses, les humanistes opposent les discours des orateurs antiques tels que Cicéron ou Démosthène. Ils lisent les auteurs anciens en classe. Le but est non seulement d’en tirer un enseignement moral et philosophique, mais aussi d’apprendre à imiter leur style. Ils introduisent dans les collèges des compositions dans lesquelles les élèves doivent utiliser les formules empruntées aux grands auteurs. Le cursus se termine avec la composition d’un discours et une déclamation.


Le collège devient le lieu propre de l’enseignement humaniste, celui des arts libéraux restaurés. Un humaniste français, Christophe de Savigny, élargit le schéma de disciplines appartenant aux arts libéraux en ajoutant dans le quadrivium l’optique, la cosmographie, la médecine, l’éthique, la poésie, la jurisprudence, l’histoire, la théologie pour faire un tableau complet des sciences humaines et divines. Il propose leurs définitions, leurs divisions et illustre les liaisons entre elles sous forme de tableaux mnémotechniques.
Christophe de Savigny, Tableaux accomplis de tous les arts liberaux, Paris, J. et F. de Gourmont, 1587, f. A r° © BnF/Gallica


Avant de se plonger dans les discours de Cicéron ou de Démosthène qui offrent les meilleurs exemples de l’éloquence civique, il faut maîtriser les règles de l’art de la rhétorique. Ce cahier de rhétorique du XVIIe siècle contient des règles dictées par le régent (le Père de Combes) et tirées de l’Institution oratoire de Quintilien.
Institutiones oratoriae. Anno 1690, haec rhetorica dictata fuit a R. P. de Combes, et scripta a Renato Prévost, rhetore [cahier de cours], 1690 © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 501 (484) (Photo : ITM)


Avant d’aborder la composition en latin, les élèves de collège font des thèmes pour enrichir leur vocabulaire et bien intégrer la syntaxe latine. Ce type d’entraînement linguistique se maintient dans les écoles tout au long de l’Ancien Régime.
[Recueil de devoirs classiques, donnés au collège du Cardinal-Lemoine et dans d’autres établissements d’instruction à Paris de 1775 à 1790] © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 507 (489) (Photo : ITM)


Nouvelles pratiques

Les humanistes considèrent que les arts libéraux tels qu’ils sont enseignés à la Faculté d’Arts au début du XVIe siècle se sont corrompus au Moyen Âge. L’enseignement scolastique a réduit les sept chemins de la sagesse, nobles et inséparables, à la dialectique, méthode de raisonnement qui se perd dans l’analyse logique des phrases. Les humanistes redécouvrent la rhétorique comme l’art de la parole, dont le modèle est la prose et la poésie antique, et non pas le langage philosophique qui coupe les cheveux en quatre. En lisant les auteurs classiques, les élèves apprennent la clarté de la pensée et de l’expression, la bonne mesure et l’équilibre.
Le renouveau des arts libéraux s’accompagne de nouvelles pratiques. Les régents humanistes méprisent surtout les disputes qui règnent dans l’enseignement scolaire au Moyen Âge. Depuis le XIIIe siècle, après la leçon du maître (lectio) qui explique le texte, viennent les questions des élèves (questio). Le cours se termine par une discussion sur un thème où les élèves s’opposent en proposant des arguments pour et contre (disputatio). Cet exercice, toujours en usage au XVIe siècle, devait éveiller la vigueur intellectuelle des étudiants, mais Juan Luis Vivès, Pierre de La Ramée ou Montaigne dénoncent ses abus : la victoire devient plus importante que la vérité. Pire encore, les arguments épuisés, on en vient aux injures et aux poings !
À ces disputes creuses, les humanistes opposent les discours des orateurs antiques tels que Cicéron ou Démosthène. Ils lisent les auteurs anciens en classe. Le but est non seulement d’en tirer un enseignement moral et philosophique, mais aussi d’apprendre à imiter leur style. Ils introduisent dans les collèges des compositions dans lesquelles les élèves doivent utiliser les formules empruntées aux grands auteurs. Le cursus se termine avec la composition d’un discours et une déclamation.


Le collège devient le lieu propre de l’enseignement humaniste, celui des arts libéraux restaurés. Un humaniste français, Christophe de Savigny, élargit le schéma de disciplines appartenant aux arts libéraux en ajoutant dans le quadrivium l’optique, la cosmographie, la médecine, l’éthique, la poésie, la jurisprudence, l’histoire, la théologie pour faire un tableau complet des sciences humaines et divines. Il propose leurs définitions, leurs divisions et illustre les liaisons entre elles sous forme de tableaux mnémotechniques.
Christophe de Savigny, Tableaux accomplis de tous les arts liberaux, Paris, J. et F. de Gourmont, 1587, f. A r° © BnF/Gallica


Avant de se plonger dans les discours de Cicéron ou de Démosthène qui offrent les meilleurs exemples de l’éloquence civique, il faut maîtriser les règles de l’art de la rhétorique. Ce cahier de rhétorique du XVIIe siècle contient des règles dictées par le régent (le Père de Combes) et tirées de l’Institution oratoire de Quintilien.
Institutiones oratoriae. Anno 1690, haec rhetorica dictata fuit a R. P. de Combes, et scripta a Renato Prévost, rhetore [cahier de cours], 1690 © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 501 (484) (Photo : ITM)


Avant d’aborder la composition en latin, les élèves de collège font des thèmes pour enrichir leur vocabulaire et bien intégrer la syntaxe latine. Ce type d’entraînement linguistique se maintient dans les écoles tout au long de l’Ancien Régime.
[Recueil de devoirs classiques, donnés au collège du Cardinal-Lemoine et dans d’autres établissements d’instruction à Paris de 1775 à 1790] © Bibliothèque municipale Toussaint, Angers, Ms. 507 (489) (Photo : ITM)
