Chapitre II
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
Une école pilote : Saint Paul’s School
L’école Saint-Paul, fondée en 1509, est ouverte en 1511 (ou 1512) à l’ombre de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Son fondateur est le théologien et humaniste John Colet (vers 1467-1519).
Formé à Oxford ainsi qu’en Italie – où il rencontre probablement Marsile Ficin – cet exact contemporain d’Érasme, nommé Doyen de Saint-Paul, se charge d’abord de réformer le chapitre de la cathédrale ; puis, à la mort de son père, il investit son immense héritage dans une école. Celle-ci est consacrée à l’Enfant Jésus et innove sous bien des aspects.
D’abord la Compagnie des Merciers, à laquelle appartenait son père, est partie prenante de l’administration de l’école, ce qui lui évite d’être entièrement sous la dépendance d’hommes d’Église réputés corrompus. Ensuite, grâce à la dotation de Colet, les maîtres reçoivent un salaire important et l’enseignement est entièrement gratuit pour les élèves admis. La sélection est rude, mais fondée sur des critères indépendants des ressources financières. Qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, les élèves peuvent se vouer à l’étude sans souci, en échange seulement de quelques corvées ménagères. Les maîtres et les supérieurs sont libres de se marier, ce qui n’est pas le cas à Oxford ou à Cambridge.
La description de l’école Saint-Paul par Érasme
Attristé par sa mort précoce (Colet décède au cours d’une épidémie de suette), Érasme rend un hommage appuyé, dans une lettre, à ce pionnier qui, lors de son premier séjour en Angleterre (1499-1500), l’a impressionné par sa connaissance des Épîtres de Saint Paul, par son charisme et par sa convivialité. La lettre en latin datée de 1521 qu’Érasme adresse à Josse Jonas est un document unique qui nous permet de visualiser les lieux aujourd’hui détruits.
Les élèves de treize à dix-huit ans sont répartis en classes de niveaux et sont pris en charge par des maîtres eux-mêmes soumis à une stricte hiérarchie :
Il la divisa en quatre sections. La classe d’entrée comprend pour ainsi dire les catéchumènes [les débutants], mais nul n’est pourtant admis qui ne sût déjà lire ou écrire. Dans la seconde classe, se trouvent ceux qui sont instruits par le sous-maître [subordonné au premier maître]. Dans la troisième, ceux que forme le professeur de premier rang. Une espèce de rideau que l’on ouvre ou que l’on ferme à volonté sépare une section de l’autre. Une statue de l’Enfant Jésus est placée au-dessus de la chaire du précepteur. La troupe des jeunes garçons ne manque pas de la saluer par un cantique en entrant. De cette statue « dans l’attitude de l’enseignant » jusqu’à la chapelle où se célèbre le service divin, tout dit, en ces lieux, que la religion et la piété sont indissociables de l’instruction.
Enfin, rien n’est laissé au hasard dans la disposition de l’espace et dans l’attribution des places aux élèves :
L’édifice ne comporte nulle part d’angles ni de retraits, pas plus qu’on n’y trouvera de terrasse ni de chambre à coucher. Chaque écolier a sa place assignée sur les gradins qui s’élèvent en pente douce, avec des emplacements nettement indiqués. Chaque classe comporte seize élèves, et le premier de la classe dispose d’une chaise un peu plus élevée que les autres.
Une école pilote : Saint Paul’s School
L’école Saint-Paul, fondée en 1509, est ouverte en 1511 (ou 1512) à l’ombre de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Son fondateur est le théologien et humaniste John Colet (vers 1467-1519).
Formé à Oxford ainsi qu’en Italie – où il rencontre probablement Marsile Ficin – cet exact contemporain d’Érasme, nommé Doyen de Saint-Paul, se charge d’abord de réformer le chapitre de la cathédrale ; puis, à la mort de son père, il investit son immense héritage dans une école. Celle-ci est consacrée à l’Enfant Jésus et innove sous bien des aspects.
D’abord la Compagnie des Merciers, à laquelle appartenait son père, est partie prenante de l’administration de l’école, ce qui lui évite d’être entièrement sous la dépendance d’hommes d’Église réputés corrompus. Ensuite, grâce à la dotation de Colet, les maîtres reçoivent un salaire important et l’enseignement est entièrement gratuit pour les élèves admis. La sélection est rude, mais fondée sur des critères indépendants des ressources financières. Qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, les élèves peuvent se vouer à l’étude sans souci, en échange seulement de quelques corvées ménagères. Les maîtres et les supérieurs sont libres de se marier, ce qui n’est pas le cas à Oxford ou à Cambridge.
La description de l’école Saint-Paul par Érasme
Attristé par sa mort précoce (Colet décède au cours d’une épidémie de suette), Érasme rend un hommage appuyé, dans une lettre, à ce pionnier qui, lors de son premier séjour en Angleterre (1499-1500), l’a impressionné par sa connaissance des Épîtres de Saint Paul, par son charisme et par sa convivialité. La lettre en latin datée de 1521 qu’Érasme adresse à Josse Jonas est un document unique qui nous permet de visualiser les lieux aujourd’hui détruits.
Les élèves de treize à dix-huit ans sont répartis en classes de niveaux et sont pris en charge par des maîtres eux-mêmes soumis à une stricte hiérarchie :
Il la divisa en quatre sections. La classe d’entrée comprend pour ainsi dire les catéchumènes [les débutants], mais nul n’est pourtant admis qui ne sût déjà lire ou écrire. Dans la seconde classe, se trouvent ceux qui sont instruits par le sous-maître [subordonné au premier maître]. Dans la troisième, ceux que forme le professeur de premier rang. Une espèce de rideau que l’on ouvre ou que l’on ferme à volonté sépare une section de l’autre. Une statue de l’Enfant Jésus est placée au-dessus de la chaire du précepteur. La troupe des jeunes garçons ne manque pas de la saluer par un cantique en entrant. De cette statue « dans l’attitude de l’enseignant » jusqu’à la chapelle où se célèbre le service divin, tout dit, en ces lieux, que la religion et la piété sont indissociables de l’instruction.
Enfin, rien n’est laissé au hasard dans la disposition de l’espace et dans l’attribution des places aux élèves :
L’édifice ne comporte nulle part d’angles ni de retraits, pas plus qu’on n’y trouvera de terrasse ni de chambre à coucher. Chaque écolier a sa place assignée sur les gradins qui s’élèvent en pente douce, avec des emplacements nettement indiqués. Chaque classe comporte seize élèves, et le premier de la classe dispose d’une chaise un peu plus élevée que les autres.
Une école pilote : Saint Paul’s School
L’école Saint-Paul, fondée en 1509, est ouverte en 1511 (ou 1512) à l’ombre de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Son fondateur est le théologien et humaniste John Colet (vers 1467-1519).
Formé à Oxford ainsi qu’en Italie – où il rencontre probablement Marsile Ficin – cet exact contemporain d’Érasme, nommé Doyen de Saint-Paul, se charge d’abord de réformer le chapitre de la cathédrale ; puis, à la mort de son père, il investit son immense héritage dans une école. Celle-ci est consacrée à l’Enfant Jésus et innove sous bien des aspects.
D’abord la Compagnie des Merciers, à laquelle appartenait son père, est partie prenante de l’administration de l’école, ce qui lui évite d’être entièrement sous la dépendance d’hommes d’Église réputés corrompus. Ensuite, grâce à la dotation de Colet, les maîtres reçoivent un salaire important et l’enseignement est entièrement gratuit pour les élèves admis. La sélection est rude, mais fondée sur des critères indépendants des ressources financières. Qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, les élèves peuvent se vouer à l’étude sans souci, en échange seulement de quelques corvées ménagères. Les maîtres et les supérieurs sont libres de se marier, ce qui n’est pas le cas à Oxford ou à Cambridge.
La description de l’école Saint-Paul par Érasme
Attristé par sa mort précoce (Colet décède au cours d’une épidémie de suette), Érasme rend un hommage appuyé, dans une lettre, à ce pionnier qui, lors de son premier séjour en Angleterre (1499-1500), l’a impressionné par sa connaissance des Épîtres de Saint Paul, par son charisme et par sa convivialité. La lettre en latin datée de 1521 qu’Érasme adresse à Josse Jonas est un document unique qui nous permet de visualiser les lieux aujourd’hui détruits.
Les élèves de treize à dix-huit ans sont répartis en classes de niveaux et sont pris en charge par des maîtres eux-mêmes soumis à une stricte hiérarchie :
Il la divisa en quatre sections. La classe d’entrée comprend pour ainsi dire les catéchumènes [les débutants], mais nul n’est pourtant admis qui ne sût déjà lire ou écrire. Dans la seconde classe, se trouvent ceux qui sont instruits par le sous-maître [subordonné au premier maître]. Dans la troisième, ceux que forme le professeur de premier rang. Une espèce de rideau que l’on ouvre ou que l’on ferme à volonté sépare une section de l’autre. Une statue de l’Enfant Jésus est placée au-dessus de la chaire du précepteur. La troupe des jeunes garçons ne manque pas de la saluer par un cantique en entrant. De cette statue « dans l’attitude de l’enseignant » jusqu’à la chapelle où se célèbre le service divin, tout dit, en ces lieux, que la religion et la piété sont indissociables de l’instruction.
Enfin, rien n’est laissé au hasard dans la disposition de l’espace et dans l’attribution des places aux élèves :
L’édifice ne comporte nulle part d’angles ni de retraits, pas plus qu’on n’y trouvera de terrasse ni de chambre à coucher. Chaque écolier a sa place assignée sur les gradins qui s’élèvent en pente douce, avec des emplacements nettement indiqués. Chaque classe comporte seize élèves, et le premier de la classe dispose d’une chaise un peu plus élevée que les autres.
Une école pilote : Saint Paul’s School
L’école Saint-Paul, fondée en 1509, est ouverte en 1511 (ou 1512) à l’ombre de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Son fondateur est le théologien et humaniste John Colet (vers 1467-1519).
Formé à Oxford ainsi qu’en Italie – où il rencontre probablement Marsile Ficin – cet exact contemporain d’Érasme, nommé Doyen de Saint-Paul, se charge d’abord de réformer le chapitre de la cathédrale ; puis, à la mort de son père, il investit son immense héritage dans une école. Celle-ci est consacrée à l’Enfant Jésus et innove sous bien des aspects.
D’abord la Compagnie des Merciers, à laquelle appartenait son père, est partie prenante de l’administration de l’école, ce qui lui évite d’être entièrement sous la dépendance d’hommes d’Église réputés corrompus. Ensuite, grâce à la dotation de Colet, les maîtres reçoivent un salaire important et l’enseignement est entièrement gratuit pour les élèves admis. La sélection est rude, mais fondée sur des critères indépendants des ressources financières. Qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, les élèves peuvent se vouer à l’étude sans souci, en échange seulement de quelques corvées ménagères. Les maîtres et les supérieurs sont libres de se marier, ce qui n’est pas le cas à Oxford ou à Cambridge.
La description de l’école Saint-Paul par Érasme
Attristé par sa mort précoce (Colet décède au cours d’une épidémie de suette), Érasme rend un hommage appuyé, dans une lettre, à ce pionnier qui, lors de son premier séjour en Angleterre (1499-1500), l’a impressionné par sa connaissance des Épîtres de Saint Paul, par son charisme et par sa convivialité. La lettre en latin datée de 1521 qu’Érasme adresse à Josse Jonas est un document unique qui nous permet de visualiser les lieux aujourd’hui détruits.
Les élèves de treize à dix-huit ans sont répartis en classes de niveaux et sont pris en charge par des maîtres eux-mêmes soumis à une stricte hiérarchie :
Il la divisa en quatre sections. La classe d’entrée comprend pour ainsi dire les catéchumènes [les débutants], mais nul n’est pourtant admis qui ne sût déjà lire ou écrire. Dans la seconde classe, se trouvent ceux qui sont instruits par le sous-maître [subordonné au premier maître]. Dans la troisième, ceux que forme le professeur de premier rang. Une espèce de rideau que l’on ouvre ou que l’on ferme à volonté sépare une section de l’autre. Une statue de l’Enfant Jésus est placée au-dessus de la chaire du précepteur. La troupe des jeunes garçons ne manque pas de la saluer par un cantique en entrant. De cette statue « dans l’attitude de l’enseignant » jusqu’à la chapelle où se célèbre le service divin, tout dit, en ces lieux, que la religion et la piété sont indissociables de l’instruction.
Enfin, rien n’est laissé au hasard dans la disposition de l’espace et dans l’attribution des places aux élèves :
L’édifice ne comporte nulle part d’angles ni de retraits, pas plus qu’on n’y trouvera de terrasse ni de chambre à coucher. Chaque écolier a sa place assignée sur les gradins qui s’élèvent en pente douce, avec des emplacements nettement indiqués. Chaque classe comporte seize élèves, et le premier de la classe dispose d’une chaise un peu plus élevée que les autres.