Farida
L’ENFANT, UN ÊTRE À FORMER
NOUVEAUX LIEUX, NOUVELLES INSTITUTIONS
DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
57 ans, née au Maroc Fragments d’histoire de languesTerrain 5 : Adultes, 2016-2017. |
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Chleuha, réseau socio-interactionnel unilingue de l’enfance, l’arabe dialectal marocain lui demeure « inconnu »F. : - quand j'étais petite […] l'école / y avait pas / on se mettait sur le côté et on voyait des enfants qui sortaient de l'école // nous / on se disait / pourquoi on y va pas / je voulais aller L’école, c’était pas pour nous, on se mettait sur le côté… La disqualification, entre subie, consentie et mise en questionDisparités sociales, cloisonnements sociolinguistiques, frontières étanches, exclusives Une double différenciation / minorisation sociolinguistique ? |
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Un exode avant l’exil, une première mobilité linguistiqueF. : - depuis que je suis mariée là où j'étais / je savais pas un mot d'arabe quand mon mari est parti / là où j'étais ça parlait que l'arabe L’arabe : dur au début, mais on le parlait… [tandis que] le français…F. : - l'arabe j'ai trouvé dur au début / on connaissait rien du tout // mais on le parlait // le français /// on se mélangeait pas beaucoup […] on le pratiquait pas Chleuha et arabe, investies comme langues co-identitairesLe français demeure langue des Autres |
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De nouveau spectatrice en retrait du monde extérieur, Fatima reste allophoneF. - : presque 30 ans [que je suis en France] mais // à la maison / les enfants / ils parlaient que l'arabe // et je sortais pas en plus /// si on était resté avec les Français /// mais [le père] voulait pas // les enfants regardaient les dessins animés / et c'est tout / il leur disait / allez étudier Chleuha en contact avec l’arabe devenu dominant, l’école fortement investie, mais le français, pourtant en train de devenir une langue des enfants, est proscrite du foyer,
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Cette situation a-t-elle eu des impacts sur les enfants, sur leurs rapports construits au français et à l’école, leur possibilité de concilier les langues en plurilinguisme ?
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Chleuha-arabe-français, un continuum et une ruptureE. - : donc le cheulha / tu le parles qu'avec ton mari ? Un changement de la langue à laquelle on « revient », l’arabe venu remplacer le chleuha des parents, et le français, « de rien… », devenu naturel pour les enfants |
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Chleuha symboliquement important mais devenu mineur : minoréF. : - chleuha c’est juste la langue du bled / c’est tout / F. : - [mon fils me dit]: mama / chleuha / c’est comme le dessert / ça te plaît ou ça te plaît pas // l'arabe c'est tout maintenant … à la faveur de l’arabe, qui est « tout, maintenant »… mais plus pour les petits enfantsF : - SI / ils le parlent // mais le français a battu l'arabe /// Le français langue des Autres, devient une langue des siens |
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Sans le relai langagier assumé par les enfants des besoins émergent, un motif d’apprendre, et au-delà, la relation filiale à continuer à construire, le sens et les enjeux de partager la langueF : - je leur ai dit pourquoi vous compliquez // le français / parlez français à la maison / F : - SI / j'essaie de leur apprendre / mais ils font des fautes // eux ils ont appris et moi j'ai appris rien / ben ils sont petits de rien ils enregistrent / mais tu essaies, [le père] il essaie aussi […] ce que nous recevons en héritage est constamment modifié par les aléas de notre vie, de nos exils, de nos désirs. (Hassoun, 2002 : 13) |
Imaginaires plurilingues entre familles et écoles : expériences, parcours, démarches didactiques
- Imaginaires plurilingues entre familles et écoles
- 1. IMALING : problématique, étayages et référents, opérationnalisation du programme
- 2. IMALING : Corpus et analyses : 20 portraits sociolangagiers et analyses transversales
- Présentation générale du Corpus
- 6 Terrains et dispositifs de collecte du Corpus
- Petites notices de contextualisation sociolinguistique pour situer les univers de socialisation
- Algérie
- Angola
- Bangladesh
- Chine (Canton)
- Colombie
- Corée du Sud
- Gabon
- Ingouchie
- Maroc
- Mayotte, Anjouan, Comores
- Russie
- Sénégal
- Fragments d’histoires de langues en parcours de mobilités migratoires et d’insertion sociale
- Mode d'emploi
- Collégiens allophones en inclusion scolaire
- DA
- CG
- RU
- SL
- FA
- Des femmes, mères, grand-mères, en parcours d’intégration et d’appropriation du français
- Fatima
- Sahida
- Relyes
- ZH
- KH
- LA
- SI et ZU
- AS
- Zohra
- Farida
- Étudiants en mobilités migratoires et parcours d’insertion
- Seydou
- Laurianne et Hugues
- Mb
- Pour conclure et ouvrir : esquisse d’analyses croisées
- I. Socialisé.e.s dans l’hétérogénéité : des plurilinguismes complexes
- II. Pratiques (de transmission-appropriation) langagières familiales
- III. Histoires de langues, histoires d’écoles
- IV. Des étapes biographiques, des questions sociolangagières tout au long de la vie
- V. Migrant un jour…. Migrant toujours ?... et à propos « d’intégration »
- VI. Regarder autrement, pour faire boule de neige
- 4. IMALING : Mallettes et ressources co-éducatives plurilingues et interculturelles
- Qui sommes-nous ?
57 ans, née au Maroc Fragments d’histoire de languesTerrain 5 : Adultes, 2016-2017. |
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Chleuha, réseau socio-interactionnel unilingue de l’enfance, l’arabe dialectal marocain lui demeure « inconnu »F. : - quand j'étais petite […] l'école / y avait pas / on se mettait sur le côté et on voyait des enfants qui sortaient de l'école // nous / on se disait / pourquoi on y va pas / je voulais aller L’école, c’était pas pour nous, on se mettait sur le côté… La disqualification, entre subie, consentie et mise en questionDisparités sociales, cloisonnements sociolinguistiques, frontières étanches, exclusives Une double différenciation / minorisation sociolinguistique ? |
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Un exode avant l’exil, une première mobilité linguistiqueF. : - depuis que je suis mariée là où j'étais / je savais pas un mot d'arabe quand mon mari est parti / là où j'étais ça parlait que l'arabe L’arabe : dur au début, mais on le parlait… [tandis que] le français…F. : - l'arabe j'ai trouvé dur au début / on connaissait rien du tout // mais on le parlait // le français /// on se mélangeait pas beaucoup […] on le pratiquait pas Chleuha et arabe, investies comme langues co-identitairesLe français demeure langue des Autres |
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De nouveau spectatrice en retrait du monde extérieur, Fatima reste allophoneF. - : presque 30 ans [que je suis en France] mais // à la maison / les enfants / ils parlaient que l'arabe // et je sortais pas en plus /// si on était resté avec les Français /// mais [le père] voulait pas // les enfants regardaient les dessins animés / et c'est tout / il leur disait / allez étudier Chleuha en contact avec l’arabe devenu dominant, l’école fortement investie, mais le français, pourtant en train de devenir une langue des enfants, est proscrite du foyer,
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Cette situation a-t-elle eu des impacts sur les enfants, sur leurs rapports construits au français et à l’école, leur possibilité de concilier les langues en plurilinguisme ?
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Chleuha-arabe-français, un continuum et une ruptureE. - : donc le cheulha / tu le parles qu'avec ton mari ? Un changement de la langue à laquelle on « revient », l’arabe venu remplacer le chleuha des parents, et le français, « de rien… », devenu naturel pour les enfants |
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Chleuha symboliquement important mais devenu mineur : minoréF. : - chleuha c’est juste la langue du bled / c’est tout / F. : - [mon fils me dit]: mama / chleuha / c’est comme le dessert / ça te plaît ou ça te plaît pas // l'arabe c'est tout maintenant … à la faveur de l’arabe, qui est « tout, maintenant »… mais plus pour les petits enfantsF : - SI / ils le parlent // mais le français a battu l'arabe /// Le français langue des Autres, devient une langue des siens |
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Sans le relai langagier assumé par les enfants des besoins émergent, un motif d’apprendre, et au-delà, la relation filiale à continuer à construire, le sens et les enjeux de partager la langueF : - je leur ai dit pourquoi vous compliquez // le français / parlez français à la maison / F : - SI / j'essaie de leur apprendre / mais ils font des fautes // eux ils ont appris et moi j'ai appris rien / ben ils sont petits de rien ils enregistrent / mais tu essaies, [le père] il essaie aussi […] ce que nous recevons en héritage est constamment modifié par les aléas de notre vie, de nos exils, de nos désirs. (Hassoun, 2002 : 13) |
57 ans, née au Maroc Fragments d’histoire de languesTerrain 5 : Adultes, 2016-2017. |
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Chleuha, réseau socio-interactionnel unilingue de l’enfance, l’arabe dialectal marocain lui demeure « inconnu »F. : - quand j'étais petite […] l'école / y avait pas / on se mettait sur le côté et on voyait des enfants qui sortaient de l'école // nous / on se disait / pourquoi on y va pas / je voulais aller L’école, c’était pas pour nous, on se mettait sur le côté… La disqualification, entre subie, consentie et mise en questionDisparités sociales, cloisonnements sociolinguistiques, frontières étanches, exclusives Une double différenciation / minorisation sociolinguistique ? |
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Un exode avant l’exil, une première mobilité linguistiqueF. : - depuis que je suis mariée là où j'étais / je savais pas un mot d'arabe quand mon mari est parti / là où j'étais ça parlait que l'arabe L’arabe : dur au début, mais on le parlait… [tandis que] le français…F. : - l'arabe j'ai trouvé dur au début / on connaissait rien du tout // mais on le parlait // le français /// on se mélangeait pas beaucoup […] on le pratiquait pas Chleuha et arabe, investies comme langues co-identitairesLe français demeure langue des Autres |
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De nouveau spectatrice en retrait du monde extérieur, Fatima reste allophoneF. - : presque 30 ans [que je suis en France] mais // à la maison / les enfants / ils parlaient que l'arabe // et je sortais pas en plus /// si on était resté avec les Français /// mais [le père] voulait pas // les enfants regardaient les dessins animés / et c'est tout / il leur disait / allez étudier Chleuha en contact avec l’arabe devenu dominant, l’école fortement investie, mais le français, pourtant en train de devenir une langue des enfants, est proscrite du foyer,
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Cette situation a-t-elle eu des impacts sur les enfants, sur leurs rapports construits au français et à l’école, leur possibilité de concilier les langues en plurilinguisme ?
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Chleuha-arabe-français, un continuum et une ruptureE. - : donc le cheulha / tu le parles qu'avec ton mari ? Un changement de la langue à laquelle on « revient », l’arabe venu remplacer le chleuha des parents, et le français, « de rien… », devenu naturel pour les enfants |
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Chleuha symboliquement important mais devenu mineur : minoréF. : - chleuha c’est juste la langue du bled / c’est tout / F. : - [mon fils me dit]: mama / chleuha / c’est comme le dessert / ça te plaît ou ça te plaît pas // l'arabe c'est tout maintenant … à la faveur de l’arabe, qui est « tout, maintenant »… mais plus pour les petits enfantsF : - SI / ils le parlent // mais le français a battu l'arabe /// Le français langue des Autres, devient une langue des siens |
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Sans le relai langagier assumé par les enfants des besoins émergent, un motif d’apprendre, et au-delà, la relation filiale à continuer à construire, le sens et les enjeux de partager la langueF : - je leur ai dit pourquoi vous compliquez // le français / parlez français à la maison / F : - SI / j'essaie de leur apprendre / mais ils font des fautes // eux ils ont appris et moi j'ai appris rien / ben ils sont petits de rien ils enregistrent / mais tu essaies, [le père] il essaie aussi […] ce que nous recevons en héritage est constamment modifié par les aléas de notre vie, de nos exils, de nos désirs. (Hassoun, 2002 : 13) |
57 ans, née au Maroc Fragments d’histoire de languesTerrain 5 : Adultes, 2016-2017. |
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Chleuha, réseau socio-interactionnel unilingue de l’enfance, l’arabe dialectal marocain lui demeure « inconnu »F. : - quand j'étais petite […] l'école / y avait pas / on se mettait sur le côté et on voyait des enfants qui sortaient de l'école // nous / on se disait / pourquoi on y va pas / je voulais aller L’école, c’était pas pour nous, on se mettait sur le côté… La disqualification, entre subie, consentie et mise en questionDisparités sociales, cloisonnements sociolinguistiques, frontières étanches, exclusives Une double différenciation / minorisation sociolinguistique ? |
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Un exode avant l’exil, une première mobilité linguistiqueF. : - depuis que je suis mariée là où j'étais / je savais pas un mot d'arabe quand mon mari est parti / là où j'étais ça parlait que l'arabe L’arabe : dur au début, mais on le parlait… [tandis que] le français…F. : - l'arabe j'ai trouvé dur au début / on connaissait rien du tout // mais on le parlait // le français /// on se mélangeait pas beaucoup […] on le pratiquait pas Chleuha et arabe, investies comme langues co-identitairesLe français demeure langue des Autres |
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De nouveau spectatrice en retrait du monde extérieur, Fatima reste allophoneF. - : presque 30 ans [que je suis en France] mais // à la maison / les enfants / ils parlaient que l'arabe // et je sortais pas en plus /// si on était resté avec les Français /// mais [le père] voulait pas // les enfants regardaient les dessins animés / et c'est tout / il leur disait / allez étudier Chleuha en contact avec l’arabe devenu dominant, l’école fortement investie, mais le français, pourtant en train de devenir une langue des enfants, est proscrite du foyer,
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Cette situation a-t-elle eu des impacts sur les enfants, sur leurs rapports construits au français et à l’école, leur possibilité de concilier les langues en plurilinguisme ?
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Chleuha-arabe-français, un continuum et une ruptureE. - : donc le cheulha / tu le parles qu'avec ton mari ? Un changement de la langue à laquelle on « revient », l’arabe venu remplacer le chleuha des parents, et le français, « de rien… », devenu naturel pour les enfants |
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Chleuha symboliquement important mais devenu mineur : minoréF. : - chleuha c’est juste la langue du bled / c’est tout / F. : - [mon fils me dit]: mama / chleuha / c’est comme le dessert / ça te plaît ou ça te plaît pas // l'arabe c'est tout maintenant … à la faveur de l’arabe, qui est « tout, maintenant »… mais plus pour les petits enfantsF : - SI / ils le parlent // mais le français a battu l'arabe /// Le français langue des Autres, devient une langue des siens |
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Sans le relai langagier assumé par les enfants des besoins émergent, un motif d’apprendre, et au-delà, la relation filiale à continuer à construire, le sens et les enjeux de partager la langueF : - je leur ai dit pourquoi vous compliquez // le français / parlez français à la maison / F : - SI / j'essaie de leur apprendre / mais ils font des fautes // eux ils ont appris et moi j'ai appris rien / ben ils sont petits de rien ils enregistrent / mais tu essaies, [le père] il essaie aussi […] ce que nous recevons en héritage est constamment modifié par les aléas de notre vie, de nos exils, de nos désirs. (Hassoun, 2002 : 13) |