Mayotte, Anjouan, Comores
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DES RÉGENTS ET D’ANCIENS ÉLÈVES TÉMOIGNENT
BIBLIOTHÈQUE SONORE
Petite notice de contextualisation pour situer les univers langagiers de socialisation initiale
- Avec les îles de Grande-Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), et Anjouan (Ndzuani), Mayotte (Maoré), fait historiquement et géographiquement partie de l’archipel des Comores, situé dans l'Océan Indien, entre le Mozambique et Madagascar.
- Colonie française depuis la fin du 19ème siècle, Territoire français d’Outre-mer (TOM) à partir de 1958, l’indépendance de l’Union des Comores se réalise, en 1975, sans Mayotte, restée territoire français, devenue Département français d’outre-mer depuis 2011. Cette situation de scission a toujours été dénoncée comme illégale par l’Organisation des Nations Unies (ONU), positionnant à ses yeux Mayotte comme territoire non décolonisé.
- Indépendante, la République fédérale des Comores a institué 3 langues co-officielles : le français, l’arabe, et, depuis 1992, le shikomor, ou comorien, langue bantoue apparentée au swahili et dont le lexique est fortement arabisé, qui se réalise, d’une île à l’autre, en variétés aux dénominations toponymiques, à Mayotte : le shimaoré (en français : mahorais).
- À Mayotte, territoire puis département français, une seule langue officielle est instituée : le français, langue des situations formelles, de l’éducation, de la mobilité et de la réussite. Mais sous l’unilinguisme officiel, apparait une réalité de pratiques langagières plurilingues. Au sein de l’espace social, plusieurs langues sont en contact, à commencer par le shimaoré, qui constitue la langue première pour une majorité de locuteurs (pourcentage estimé à 71.3 % selon les données rendues disponibles par J. Leclerc, 2019), secondé par le kibouchi (ou shibushi), variété de malgache parlée à Mayotte, langue première de 22.5 % de la population, proche de la variété malgache parlée dans le nord-ouest de Madagascar, à Diego Suarez et Majunga. D’autres langues circulent, le swahili, le malais, et des créoles de l’Océan Indien (réunionnais, notamment). L’arabe, non statufié, est symboliquement présent et important en tant que langue de l’Islam dans une île dont les habitants sont en grande majorité de confession musulmane.
- Par lois françaises le mahorais est doté d’un statut de « langue régionale » (Loi d'orientation pour l'Outre-Mer, 2000-1207), statut qui lui confère une reconnaissance encore essentiellement emblématique, un accès possible au domaine de l’éducation, mais dont l’institution est encore peu suivie d’actions linguistiques, en particulier d’aménagement de la langue à tradition orale, codifiée (par l’alphabet latin et/ou arabe) mais peu utilisée et non standardisée.
- Mayotte présente ainsi une situation que l’on peut appeler de « diglossie » pour marquer la disparité statutaire entre le français, unique variété normative légitime, et les autres langues, qui les inscrit dans un rapport de « concurrence déloyale » (Boyer 1991 : 92), de pluralité linguistique inégalitaire, dont une conséquence est la minorisation sociale des langues maternelles des Mahorais, potentielle source de conflictualité relationnelle aux langues, de ressentis d’auto-odi et d’insécurité linguistique (Bretegnier, 2016-b&c).
Plan de l’exposition →
Imaginaires plurilingues entre familles et écoles : expériences, parcours, démarches didactiques
- Imaginaires plurilingues entre familles et écoles
- 1. IMALING : problématique, étayages et référents, opérationnalisation du programme
- 2. IMALING : Corpus et analyses : 20 portraits sociolangagiers et analyses transversales
- Présentation générale du Corpus
- 6 Terrains et dispositifs de collecte du Corpus
- Petites notices de contextualisation sociolinguistique pour situer les univers de socialisation
- Algérie
- Angola
- Bangladesh
- Chine (Canton)
- Colombie
- Corée du Sud
- Gabon
- Ingouchie
- Maroc
- Mayotte, Anjouan, Comores
- Russie
- Sénégal
- Fragments d’histoires de langues en parcours de mobilités migratoires et d’insertion sociale
- Mode d'emploi
- Collégiens allophones en inclusion scolaire
- DA
- CG
- RU
- SL
- FA
- Des femmes, mères, grand-mères, en parcours d’intégration et d’appropriation du français
- Fatima
- Sahida
- Relyes
- ZH
- KH
- LA
- SI et ZU
- AS
- Zohra
- Farida
- Étudiants en mobilités migratoires et parcours d’insertion
- Seydou
- Laurianne et Hugues
- Mb
- Pour conclure et ouvrir : esquisse d’analyses croisées
- I. Socialisé.e.s dans l’hétérogénéité : des plurilinguismes complexes
- II. Pratiques (de transmission-appropriation) langagières familiales
- III. Histoires de langues, histoires d’écoles
- IV. Des étapes biographiques, des questions sociolangagières tout au long de la vie
- V. Migrant un jour…. Migrant toujours ?... et à propos « d’intégration »
- VI. Regarder autrement, pour faire boule de neige
- 4. IMALING : Mallettes et ressources co-éducatives plurilingues et interculturelles
- Qui sommes-nous ?
Petite notice de contextualisation pour situer les univers langagiers de socialisation initiale
- Avec les îles de Grande-Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), et Anjouan (Ndzuani), Mayotte (Maoré), fait historiquement et géographiquement partie de l’archipel des Comores, situé dans l'Océan Indien, entre le Mozambique et Madagascar.
- Colonie française depuis la fin du 19ème siècle, Territoire français d’Outre-mer (TOM) à partir de 1958, l’indépendance de l’Union des Comores se réalise, en 1975, sans Mayotte, restée territoire français, devenue Département français d’outre-mer depuis 2011. Cette situation de scission a toujours été dénoncée comme illégale par l’Organisation des Nations Unies (ONU), positionnant à ses yeux Mayotte comme territoire non décolonisé.
- Indépendante, la République fédérale des Comores a institué 3 langues co-officielles : le français, l’arabe, et, depuis 1992, le shikomor, ou comorien, langue bantoue apparentée au swahili et dont le lexique est fortement arabisé, qui se réalise, d’une île à l’autre, en variétés aux dénominations toponymiques, à Mayotte : le shimaoré (en français : mahorais).
- À Mayotte, territoire puis département français, une seule langue officielle est instituée : le français, langue des situations formelles, de l’éducation, de la mobilité et de la réussite. Mais sous l’unilinguisme officiel, apparait une réalité de pratiques langagières plurilingues. Au sein de l’espace social, plusieurs langues sont en contact, à commencer par le shimaoré, qui constitue la langue première pour une majorité de locuteurs (pourcentage estimé à 71.3 % selon les données rendues disponibles par J. Leclerc, 2019), secondé par le kibouchi (ou shibushi), variété de malgache parlée à Mayotte, langue première de 22.5 % de la population, proche de la variété malgache parlée dans le nord-ouest de Madagascar, à Diego Suarez et Majunga. D’autres langues circulent, le swahili, le malais, et des créoles de l’Océan Indien (réunionnais, notamment). L’arabe, non statufié, est symboliquement présent et important en tant que langue de l’Islam dans une île dont les habitants sont en grande majorité de confession musulmane.
- Par lois françaises le mahorais est doté d’un statut de « langue régionale » (Loi d'orientation pour l'Outre-Mer, 2000-1207), statut qui lui confère une reconnaissance encore essentiellement emblématique, un accès possible au domaine de l’éducation, mais dont l’institution est encore peu suivie d’actions linguistiques, en particulier d’aménagement de la langue à tradition orale, codifiée (par l’alphabet latin et/ou arabe) mais peu utilisée et non standardisée.
- Mayotte présente ainsi une situation que l’on peut appeler de « diglossie » pour marquer la disparité statutaire entre le français, unique variété normative légitime, et les autres langues, qui les inscrit dans un rapport de « concurrence déloyale » (Boyer 1991 : 92), de pluralité linguistique inégalitaire, dont une conséquence est la minorisation sociale des langues maternelles des Mahorais, potentielle source de conflictualité relationnelle aux langues, de ressentis d’auto-odi et d’insécurité linguistique (Bretegnier, 2016-b&c).
Petite notice de contextualisation pour situer les univers langagiers de socialisation initiale
- Avec les îles de Grande-Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), et Anjouan (Ndzuani), Mayotte (Maoré), fait historiquement et géographiquement partie de l’archipel des Comores, situé dans l'Océan Indien, entre le Mozambique et Madagascar.
- Colonie française depuis la fin du 19ème siècle, Territoire français d’Outre-mer (TOM) à partir de 1958, l’indépendance de l’Union des Comores se réalise, en 1975, sans Mayotte, restée territoire français, devenue Département français d’outre-mer depuis 2011. Cette situation de scission a toujours été dénoncée comme illégale par l’Organisation des Nations Unies (ONU), positionnant à ses yeux Mayotte comme territoire non décolonisé.
- Indépendante, la République fédérale des Comores a institué 3 langues co-officielles : le français, l’arabe, et, depuis 1992, le shikomor, ou comorien, langue bantoue apparentée au swahili et dont le lexique est fortement arabisé, qui se réalise, d’une île à l’autre, en variétés aux dénominations toponymiques, à Mayotte : le shimaoré (en français : mahorais).
- À Mayotte, territoire puis département français, une seule langue officielle est instituée : le français, langue des situations formelles, de l’éducation, de la mobilité et de la réussite. Mais sous l’unilinguisme officiel, apparait une réalité de pratiques langagières plurilingues. Au sein de l’espace social, plusieurs langues sont en contact, à commencer par le shimaoré, qui constitue la langue première pour une majorité de locuteurs (pourcentage estimé à 71.3 % selon les données rendues disponibles par J. Leclerc, 2019), secondé par le kibouchi (ou shibushi), variété de malgache parlée à Mayotte, langue première de 22.5 % de la population, proche de la variété malgache parlée dans le nord-ouest de Madagascar, à Diego Suarez et Majunga. D’autres langues circulent, le swahili, le malais, et des créoles de l’Océan Indien (réunionnais, notamment). L’arabe, non statufié, est symboliquement présent et important en tant que langue de l’Islam dans une île dont les habitants sont en grande majorité de confession musulmane.
- Par lois françaises le mahorais est doté d’un statut de « langue régionale » (Loi d'orientation pour l'Outre-Mer, 2000-1207), statut qui lui confère une reconnaissance encore essentiellement emblématique, un accès possible au domaine de l’éducation, mais dont l’institution est encore peu suivie d’actions linguistiques, en particulier d’aménagement de la langue à tradition orale, codifiée (par l’alphabet latin et/ou arabe) mais peu utilisée et non standardisée.
- Mayotte présente ainsi une situation que l’on peut appeler de « diglossie » pour marquer la disparité statutaire entre le français, unique variété normative légitime, et les autres langues, qui les inscrit dans un rapport de « concurrence déloyale » (Boyer 1991 : 92), de pluralité linguistique inégalitaire, dont une conséquence est la minorisation sociale des langues maternelles des Mahorais, potentielle source de conflictualité relationnelle aux langues, de ressentis d’auto-odi et d’insécurité linguistique (Bretegnier, 2016-b&c).
Petite notice de contextualisation pour situer les univers langagiers de socialisation initiale
- Avec les îles de Grande-Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), et Anjouan (Ndzuani), Mayotte (Maoré), fait historiquement et géographiquement partie de l’archipel des Comores, situé dans l'Océan Indien, entre le Mozambique et Madagascar.
- Colonie française depuis la fin du 19ème siècle, Territoire français d’Outre-mer (TOM) à partir de 1958, l’indépendance de l’Union des Comores se réalise, en 1975, sans Mayotte, restée territoire français, devenue Département français d’outre-mer depuis 2011. Cette situation de scission a toujours été dénoncée comme illégale par l’Organisation des Nations Unies (ONU), positionnant à ses yeux Mayotte comme territoire non décolonisé.
- Indépendante, la République fédérale des Comores a institué 3 langues co-officielles : le français, l’arabe, et, depuis 1992, le shikomor, ou comorien, langue bantoue apparentée au swahili et dont le lexique est fortement arabisé, qui se réalise, d’une île à l’autre, en variétés aux dénominations toponymiques, à Mayotte : le shimaoré (en français : mahorais).
- À Mayotte, territoire puis département français, une seule langue officielle est instituée : le français, langue des situations formelles, de l’éducation, de la mobilité et de la réussite. Mais sous l’unilinguisme officiel, apparait une réalité de pratiques langagières plurilingues. Au sein de l’espace social, plusieurs langues sont en contact, à commencer par le shimaoré, qui constitue la langue première pour une majorité de locuteurs (pourcentage estimé à 71.3 % selon les données rendues disponibles par J. Leclerc, 2019), secondé par le kibouchi (ou shibushi), variété de malgache parlée à Mayotte, langue première de 22.5 % de la population, proche de la variété malgache parlée dans le nord-ouest de Madagascar, à Diego Suarez et Majunga. D’autres langues circulent, le swahili, le malais, et des créoles de l’Océan Indien (réunionnais, notamment). L’arabe, non statufié, est symboliquement présent et important en tant que langue de l’Islam dans une île dont les habitants sont en grande majorité de confession musulmane.
- Par lois françaises le mahorais est doté d’un statut de « langue régionale » (Loi d'orientation pour l'Outre-Mer, 2000-1207), statut qui lui confère une reconnaissance encore essentiellement emblématique, un accès possible au domaine de l’éducation, mais dont l’institution est encore peu suivie d’actions linguistiques, en particulier d’aménagement de la langue à tradition orale, codifiée (par l’alphabet latin et/ou arabe) mais peu utilisée et non standardisée.
- Mayotte présente ainsi une situation que l’on peut appeler de « diglossie » pour marquer la disparité statutaire entre le français, unique variété normative légitime, et les autres langues, qui les inscrit dans un rapport de « concurrence déloyale » (Boyer 1991 : 92), de pluralité linguistique inégalitaire, dont une conséquence est la minorisation sociale des langues maternelles des Mahorais, potentielle source de conflictualité relationnelle aux langues, de ressentis d’auto-odi et d’insécurité linguistique (Bretegnier, 2016-b&c).